Faire une mission avec une désertrice.. Quoi ? Հ Oite

Y a rien de pire que la chaleur d’un désert en plein milieu de la journée. Rien de pire que le sable qui se colle à votre peau et qui s’engouffre dans vos chaussures. Car oui, d’habitude Seiza ne porte rien à ses pieds à part ses bas troués, mais pour traverser une mer de grains brulants, il faut bien une protection. Seulement voilà, quand on n’a jamais traversé de désert de sa vie, on ne peut pas savoir. C’est ainsi que, se retrouvant devant la grande étendue sableuse qui lui faisait face, elle se retrouva bloquée. Comment continuer à avancer dans la direction qui lui plaisait si une multitude de grains bouillants lui en bloquaient l’accès ? Déçue, Seiza retourna au village non loin de là. Elle voulait traverser… Elle aurait pu faire le tour, elle aurait pu passer par ailleurs, mais non. Elle voulait passer par là et elle y arriverait ! Le pas lent, l’esprit ailleurs, ignorant les regards méfiants et moqueurs qui se posaient sur sa tenue déchirée et presque dénudée, Seiza déambulant dans les rues en posant les yeux sur les boutiques qu’elle croisait, jusqu’à s’arrêter pile devant une boutique. Se tournant lentement vers la vitrine qui lui avait tapé dans l’œil, la jeune femme s’approcha pour poser ses mains sur les carreaux. Ses yeux avaient tapés sur une paire de bottes en cuir souple et noires. Ses pupilles bleus descendirent vers le prix, laissant alors ses sourcils se froncer. Seiza sortit sa petite bourse de ryos pour commencer à les compter. Pas assez, bien sûr… Pas grave. Tranquillement, elle entra dans la boutique pour sourire au vendeur qui s’était approché. La première pensée du type fut qu’il avait à faire à une mendiante et qu’il allait devoir la foutre dehors, tout simplement, mais quand il s’aperçu qu’elle avait une bourse qui faisait un peu « cling cling » à la taille il se ravisa et offrit son plus joli sourire à la demoiselle.

Bonjour chère demoiselle, que puis-je faire pour vous ? Demanda-t-il avec une hypocrisie à peine dissimulée. Peut-être quelque chose pour vos pieds… ?

Je voudrais essayer les bottes de la vitrine s’il vous plait…

Le vendeur glissa un petit coup d’œil à ladite vitrine et se rendit en rayons pour aller chercher une paire. Par un même temps, une autre cliente pénétra dans la boutique pour aller voir exactement la même paire et l’examina quelques secondes. Le bleu clair des yeux de Seiza ne lâcha pas cette cliente du regard, une lueur de malice se glissant dans son regard. Quelques minutes après, la cliente passait à la caisse pour payer ses bottes. Seiza sourit de nouveau au vendeur qui revenait alors avec la paire. D’un pas silencieux, la jolie rousse se glissa à l’extérieur pour suivre la cliente, laissant le vendeur tout seul comme un con avec ses bottes, à se demander où était passée la porteuse de la bourse clinquante.

Suivant les pas de l’inconnue sur quelques mètres, Seiza attendit qu’elles soient dans une rue vide de monde pour créer un clone et l’envoyer à l’autre bout de la ruelle. Le clone chipa sans mal les chaussures de la femme et s’échappa rapidement avec, alors que la vrai Seiza se glissait derrière un contrefort pour admirer les cris de protestation de sa victime. Elle sortit de la ruelle par l’autre bout et rejoignit son clone quelques rues plus loin, récupérant le sac de bottes avant de faire disparaitre son autre moi. Sans tarder, elle quitta la ville, le sac à la main, en sautillant sur place, alors que des paroles de chansons s’échappaient de ses lèvres dans une douce mélodie. Il ne lui fallut pas longtemps pour retrouver l’objet de ses envies : le désert.

Lâchant le sac à terre, Seiza s’accroupit pour l’ouvrir et en sortit les bottes qui lui avaient tapé dans l’œil. Elle sourit avec un air malicieux, comme une gosse qui était fière de la connerie qu’elle venait de faire, et s’assit pour les enfiler. Pile la bonne taille… Autant dire que la demoiselle avait de la chance aujourd’hui. Se relevant, elle admira un moment ses jambes cachées par les bottes et un nouveau sourire innocent s’installa sur ses lèvres. Elle posa alors de nouveau ses yeux sur la contrée aride qui lui faisait face et s’y engagea sans réfléchir plus longtemps. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle allait, était totalement inconsciente du danger qu’elle s’infligeait en voulant à tout prix traverser les grains brulants qui étaient en quelque sorte les symboles de Suna, mais l’aventure lui plaisait bien. C’est donc tout naturellement que la folle démarra une longue marche, s’amusant à voir les traces de pas qu’elle laissait dans le sable, comme s’il ne s’agissait que d’une simple promenade sur une plage. Une plage… Sans eau, sans nourriture, sans vacanciers, sans animaux, sans vie, sans fin. C’est ce qui semblait paraître au premier abord en tout cas. Seulement voilà. Alors qu’elle commençait à avoir chaud et à s’ennuyer de sa marche, Seiza entendit des cris venir de plus loin. Curieuse, mais sans se presser, elle se dirigea vers les cris, grimpant une petite colline de sable pour voir ce que c’était. Un grand sourire de joie éclaira alors son joli visage lorsqu’elle s’aperçu qu’un homme était par terre, face à une sorte de lézard géant qui voulait visiblement protéger son oasis. Une bonne action en se défoulant, quoi de mieux ? Alors que la grosse bête allait pour gober l’homme au sable, la jeune femme avait surgit comme une fusée pour l’attraper et se jeter plus loin avec lui. Elle le pressa à se relever et le fit reculer rapidement. Celui-ci se cacha derrière une bute, regardant la demoiselle avec surprise mais soulagement. Il n’avait bien sûr aucune d’idée de qui elle pouvait être mais soit… Au pire elle se faisait bouffer et il aurait le temps de fuir, au mieux elle le tuait.

Devant la bête, la jeune Uzumaki baissa les yeux vers ses bottes qui s’enfonçaient dans le sable, une petite moue sur les lèvres. Très désagréable ce terrain. L’eau allait coller… Le vent pouvait être utile mais… M’ouais. Non. Tirant un kunai de sa cuisse, la jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté, mordant sa lèvre avec amusement. Elle s’apprêtait à attaquer lorsqu’un autre homme arriva. Mignon en plus de ça… Pas si désert que ça ce désert en fait. Néanmoins, quelque chose tilta immédiatement la jeune femme. Un bandeau était accroché sur le haut de son bras… Un bandeau avec le signe de Suna. Seiza porta lentement sa main libre à ses lèvres pour en mordre l’ongle, nerveusement, alors qu’elle écoutait le shinobi, maintenant à ses côtés, parler. Une mission hein… ? Alors il n’était pas là pour elle ? Ni pour le monsieur caché derrière la bute ? Monsieur qui parut subitement plus soulagé de voir un homme et qui se décida à sortir de sa cachette. Seiza rabaissa alors sa main, son regard troublé par la folie se posant de nouveau sur le lézard. Les armes que venait de lui envoyer le ninja n’avaient servis à rien. Il fallait attirer la bête… L’inconnu venait de se jeter sur le monstre avec enragement, alors que la nukenin n’avait pas bougé d’un pouce. Une idée lui vint soudain à l’esprit. Pourquoi s’embêter à supporter les mouvements d’une bête qui était dans son milieux. Alors que l’inconnu se battait au corps à corps avec la bestiole, Seiza composa quelques signes, levant ensuite une bourrasque de vent assez forte. Concentrée, il fallait éviter le ninja tout en arrivant à faire ce qu’elle voulait. Rapidement, du sable en grosse masse se dégagea de sous les pieds de la bestiole pour revenir les ensevelir aussitôt. Seiza lâcha aussitôt sa technique pour refaire d’autres signes. L’eau de l’oasis se dressa soudainement en un mur d’eau gigantesque, que la jeune femme laissa se déverser sur les pattes de la bestiole. Le sable était alourdit, le lézard bloqué, et l’inconnu pouvait maintenant se concentrer uniquement sur la queue et la tête de l’animal puisqu’il ne pouvait pas bouger. Du moins pour l’instant… Se débattant et essayant de se dégager, le sable commençait à bouger sous les pieds du lézard. Les deux ninja devaient faire vite…

Faire une mission avec une désertrice.. Quoi ? Հ Oite

Réflexion faite, Seiza n’eut même pas besoin de bouger. Ses quelques techniques avaient suffi à son camarade de fortune pour qu’il terrasse leur ennemi commun. Sous les yeux un peu curieux mais surtout observateurs de la folle, le lézard finit rapidement par être tué. Décontractée, la jeune femme laissa alors échapper un faible soupire. Elle avait soif… Pourquoi avait-elle si soif ? Pourquoi est-ce que, pour une fois qu’elle avait le temps et la chance de voir et de visiter le désert, il fallait qu’elle ait si soif ? Ah, les petits malheurs du manque de connaissances… Décrochant une petite gourde de sa robe, elle la retourna entièrement pour que les dernières gouttes glissent dans sa gorge et fit une petite moue en voyant que ça ne servait à rien. Laissant son partenaire terminer d'achever le gros lézard, elle se rendit à l'oasis dans laquelle il restait un fond d'eau et plongea sa gourde dedans, s'attardant sur la vision des petites bulles que créait la confrontation de l'eau et de l'air. Un léger sourire s’était installé sur ses lèvres et finalement elle eut comme un déclic. Le type pour lequel elle avait commencé à se battre, où était-il ? Se relevant, elle promena son regard sur l’étendu sableux qui s’agglutinait devant elle, pour finalement le stopper sur un homme tremblant mais au visage franchement rassuré. Il fixait le petit inconnu qui avait aidé Seiza à terrasser ce monstre qui avait bouffé tant de voyageurs depuis son arrivée ici, ce qu’imita alors la jeune femme. Penchant légèrement la tête sur le côté, elle vint mordre sa lèvre inférieure en observant le beau jeune homme qui approchait. Quoi ? Elle a des yeux, c’est bien fait pour regarder non ?! Et les oreilles étaient là pour entendre. C’est donc avec délice que Seiza découvrit la voix très agréable à écouter du jeune inconnu qui ne le fut plus quelques secondes après cette pensée. Un léger sourire s’installa alors de nouveau sur les lèvres de Seiza, qui s’amusait à plonger ses pupilles bleus dans ceux du fameux « Oite ».

Oite… Ko-Ka-Ku… Répéta-t-elle à haute voix comme pour l’imprimer en sa mémoire.

Pas toujours facile de retenir les noms et prénoms de tout le monde, mais celui-là était assez drôle. Kokaku. C’était drôle à retenir… Drôle à dire… Oite, un peu moins. Mais Kokaku… Elle l’appelait comme ça. Par son nom de famille. Sous la demande du jeune homme, la petite folle se remit, oui encore une fois, à sourire alors que ses joues s’empourprèrent légèrement de rouge. Son regard se promena encore un court instant sur « Kokaku » et la réponse fut simple et évidente.

Hotaru… Hotaru Kawauchi, dit-elle avec une innocence parfaite.

Le bandeau qui était accroché à son bras annonçait clairement la couleur du bonhomme et, assez réticente envers les villages, Seiza avait préféré se la jouer autrement. Ermite ou simple… Perte du bandeau pendant un combat peut-être… Les excuses qu’elle pouvait inventer étaient nombreuses et facilement recevables. Après tout, tous les ninjas n’étaient pas accroc au symbole que pouvait représenter un bandeau. Un de perdu était facilement remplaçable et puis basta… Et puis, après tout, il était arrivé bien après que la bestiole ait commencé à attaquer, elle pouvait très bien l’avoir perdu dans le sable et ils n’allaient pas fouiller à la recherche d’un petit bout de tissu métallisé. Affaire réglée donc. Elle lui offrit un nouveau sourire en penchant légèrement la tête sur le côté.

Tu ramènes le monsieur, Kokaku… ? Demanda-t-elle en prenant la liberté de lui demander ce service.

Ben oui... Pourquoi serait-ce à elle de se bouger ? Elle ne le connaissait ni d'Adam ni d'Eve et elle n'était intervenue que par pitié. C'était à lui, ninja envoyé par ses supérieurs, de s'occuper de la bonne garde de ce civil, maintenant. Elle... Il fallait qu'elle rentre. En fait c'est chiant le sable... Et ça manque de friandises.