La découverte du monde n'est pas une tâche simple à accomplir, beaucoup de coins et recoins peuplent cette terre, certains endroits plus accessible que d'autres mais chacun d'eux logeant leurs petits secrets, ces secrets bien cachés attendant que quelqu'un les découvre et puisse jouir du spectacle qu'ils offrent généreusement. Suna était sûrement le lieu qui regorgeait le plus de ces mystérieux lieux : une oasis dissimulée derrière une dune, des grottes abritant d'étranges créatures, des montagnes de sable cuisant sous le soleil hardant, les vestiges de vieilles bâtisses construites jadis... Accéder à ces beautés n'était pas chose aisée, tout le monde savait que ce désert était aussi magnifique que dangereux, beaucoup s'y était aventuré sans le connaître et beaucoup furent engloutit par ce sable affamé ensevelissant chaque chose le traversant. La carte que le jeune homme avait récupéré dans le laboratoire était sa seule chance de survie dans ce milieu hostile, elle indiquait avec précision comment se rendre au village du Sable sans se perdre dans cette vaste plage silencieuse et meurtrière, l'eau elle-même semblait avoir renoncé à s'aventurer trop longuement sur ces dunes, liquide extrêmement précieux à la vie et de surcroit ici.

La raison de son voyage le poussant à s'aventurer aussi loin de chez lui n'était pas très précise, même s'il désirait profondément découvrir le monde par ses propres yeux, il ne s'agissait pas d'une raison valable pour entamer sa quête par un endroit aussi dangereux. Peut-être était-il aussi en quête de peur et de frissons, on raconte que ces sentiments vous rendent plus vivant que jamais, désirait-il sentir la vie envahir tout son être plus qu'elle ne le faisait déjà ? Probablement.

La route fut longue depuis Oto et pour l'instant il avait eut la chance de ne rencontrer que quelques personnes qui ne semblaient pas prêtés plus d'attention que ça à autrui, cela lui évita bien des soucis, notamment celui de devoir fuir de potentiels assaillant désirant se venger d'Orochimaru. Il avait dû faire de nombreux détours pour éviter les grandes villes trop fréquentées, la foule demeurait pour l'instant son pire ennemi et il s'entraînait à l'éviter au maximum, seulement certains de ces détours furent plus dangereux que la foule elle-même : il se cacha quelques fois dans des endroits improbables afin que certains brigands ne lui mettent pas la main dessus, ils auraient été en mesure de reconnaître son visage si familier et ils n'auraient éprouvé aucun scrupule à vendre sa carcasse au village le plus offrant. Non pas qu'il soit un criminel dangereux et recherché, mais la nature spécifique de son physique si particulier pourrait soulever de nombreuses questions, le proverbe disant « Pour vivre heureux, vivons caché » convenait on ne peut mieux à Hebiko. Par chance pour le jeune homme il ne croisa ce type de personne que deux ou trois lors de son voyage jusqu'au désert.

Le paysage se transformait peu à peu lorsqu'on approchait de l'immense territoire de Suna, les arbres se raréfiaient, la végétation dense des contrés précédentes disparaissait petit à petit, la chaleur s'intensifiait et les coins d'ombres s'amincissaient pour disparaître subitement. La terre sèche et craquelée s'émiettait sous les pas du jeune garçon, il arrivait enfin à destination : son véritable voyage, sa véritable découverte du monde commençait à partir de maintenant. Il sorti la carte rangeait soigneusement dans le sac qu'il avait emporté avec lui, il fit un rapide repérage avant d'avancer dans le sable brûlant qui ondulait sous ses semelles tels de vicieux serpents. L'horizon semblait être la seule délimitation entre le ciel bleu azur et le sable doré. Hebiko marcha de longues heures, il admirait la puissance de cette nature qui imposait ses propres lois, cette nature terrifiante qui jouissait du droit de vie ou de mort sur chaque être qu'elle côtoyait. Bouleversant. Le soleil commençait à se coucher, tout aussi inexpérimenté qu'il l'était, Hebiko oublia de se trouvait un endroit pour se reposer durant la nuit : le désert est, certes menaçant le jour, mais il l'est d'autant plus la nuit, dormir à la bonne étoile n'était pas la meilleure solution s'il désirait vivre. Il continua donc d'avancer, le vent frais et puissant soulevait le sable, réduisant la visibilité et rendant la marche plus éprouvante : il s'abrita derrière une dune, dos au vent afin de pouvoir récupérer un peu, lui laissant aussi le temps de réfléchir pour trouver une solution.

Tout à coup, sous ses pieds, le sable s'échappait d'une curieuse façon : il semblait se faire aspirer, entraînant avec lui tout ce qu'il se trouvait dans son périmètre. Inquiet, Hebiko tenta de sortir de là, seulement c'était trop tard et voilà qu'à son tour il se faisait happer par dame nature. Il atterri sur son fessier, ré-ouvrant les yeux, il découvrit, à son grand étonnement, un des mystère de ces lieux : il venait de découvrir une immense pièce. Surpris, il déposa son sac sur ce qu'il semblait être une table  faite de pierre, tournant sur lui-même pour admirer ce spectacle que la nature venait de lui offrir, excité, il devait commencer immédiatement la visite...

Spoiler:

C'est avec un regard pétillant qu'il admirait les fresques sculptées sur les murs de cette immense pièce, il ignorait leur signification mais il savait que chacune d'entre elles racontés une histoire précise, il avait face à lui les vestiges du passé de Suna. C'était fascinant, même si le temps avait usé ces trésors, Hebiko était ébahit par la précision et le talent avec lequel les anciens hommes avaient réussi à laisser une trace de leur passage dans ce monde : le sable, les insectes, le temps, tous œuvraient ensemble pour détériorer ce travail de titan et malgré tout les sculptures avaient résisté. Il s'approcha d'un des murs, sa main caressant ces dessins, la pierre rêche et poussiéreuse râpait délicatement l'épiderme blanchâtre du ninja qui ne cessait d'admirer la beauté du spectacle. De nombreux hommes y étaient représentés, tous regardaient dans la même direction et c'est ce qui guida peu à peu son regard vers le centre de la fresque : on y voyait un grand homme, ornait de la tête au pied d'une multitude de bijoux, des présents étaient déposés à ses pieds, les yeux fermés il arborait un sourire apaisé emplit de fierté. Il ignorait l'histoire qui lui était comptéé, mais cela ne  l'empêcha pas d'apprécier cet instant.

Il se tourna et détailla rapidement les autres sculptures, balayant la salle du regard, sa curiosité fut attisée par cette table centrale sur laquelle il avait déposé grossièrement son sac. Il s'en approcha et enleva ses affaires, il examina dans un premier temps cet hôtel qui semblait avoir davantage souffert que le reste de la pièce : sur certaines parties de larges fissures avaient brisé quelques morceaux qui jonchaient le sol, d'étranges inscriptions formaient un cercle au centre duquel quelque chose devait y être déposé, cela ressemblait à un sceau mais Hebiko ne pouvait être sûr de ses suggestions d'archéologue en herbe. Il inspira profondément et souffla sur la roche afin de balayer le sable s'étant niché dans les rayures des dîtes inscriptions, il ramassa les quelques morceaux traînant au sol et tenta de les recoller comme il le pouvait :

- Hebiko : « Fascinant ! » s'exclama-t-il.

Ce qu'il venait de découvrir était sûrement important, ne perdant pas de temps, il sorti une grande feuille de papier vierge sur laquelle il essaya de retranscrire maladroitement le sceau. Il étudiera cela plus tard lorsque l'endroit et le temps le lui permettront, pour l'instant il devait continuer ses recherches, peut-être arriva-t-il à découvrir le véritable sens des histoires inscrites. Tandis qu'il rangeait le parchemin, il ressenti une présence non loin derrière lui, se tournant doucement pour y faire face il s'arma discrètement d'un kunaï. Un très jeune garçon se tenait fièrement devant Hebiko, le regard présomptueux, tenant fermement son arme à la main il pointa du bout de celle-ci son adversaire – Ne faites plus un geste ! –  annonça-t-il avec arrogance. Ce petit blondinet semblait trop sûr de lui, de plus il gênait notre cher serpent dans sa quête – juste un léger contre-temps – pensa-t-il dans un soupir. Hebiko attrapa son sac et l'attacha autour de lui, si le jeunot le forçait à rebrousser chemin il ne devait pas partir les mains vides. L'enfant s'élança aussi gracieusement et légèrement qu'un pachyderme, l'arme à la main, il semblait prêt à le blesser à l'abdomen, du moins c'est ce qu'il jugea vue la position du kunaï qui s'avançait grassement face à lui. Hebiko saisit le poignet du jeune blond, lui tordant, il le força à lâcher son arme, un violent coup de pied percuta le thorax de l'assaillant, l'envoya tomber quelques mètres plus loin. Là le jeune garçon s'appuya sur ses genoux et mains, toussant avec difficulté et essayant de reprendre son souffle qui venait d'être coupé à cause du choc. Rapidement d'autres bruits de pas raisonnèrent, ils provenaient d'un couloir qui menait à cette immense salle, de là surgit une jeune femme armée d'une épée, le morveux s'empressa de se cacher derrière cette silhouette menaçante elle aussi. Il avait frappé un bébé et la mère accourait pour prendre la défense de son petit.

L'épée pointait vers lui, il s'approcha avec méfiance de quelques mètres afin de mieux voir le visage de cette étrange femme : elle portait le bandeau du village de Suna, le gamin aussi après rectification. Il s'agissait donc de Sunajins, pourquoi étaient-ils ici ? Auraient-ils été informé de sa présence ? Impossible, même si cela avait été le cas ils n'auraient pas pu arriver aussi rapidement du village, d'autant plus qu'il se trouvait encore à de bonnes heures de marche d'ici. Il s'agissait donc du fruit du hasard, sacré veinard Hebiko, lui qui espérait être seul, le voilà déçu. Le léger contre-temps allait finalement s'allonger en véritable retard. Rangeant son kunaï dans son étui, il répondit à la kunoichi :

- Hebiko : « Je m'appelle Hebiko, je suis tombé ici par hasard en essayant de trouver un abri pour la nuit. Et vous ? »

Il espérait que son ton calme et posé apaiserait les choses, il ne voulait pas se battre, surtout pas ici, ce serait un véritable crime de saccager un tel endroit. Le gamin derrière elle avait perdu cette étonnante arrogance dans le regard, on pouvait cependant encore y lire qu'il voulait prendre sa revanche, anticipant la future question de son interlocutrice, il ajouta sereinement :

- Hebiko : « Et pour l'enfant, vous devriez lui apprendre à ne pas attaquer les gens sans raison, d'autant plus lorsqu'ils ont plus d'expérience que lui. Je pense que ça pourrait lui être utile. »

Son attitude n'avait rien de menaçante, il espérait pouvoir continuer ses recherches de son côté et qu'ils partiraient sans trop faire d'histoire, seulement il se doutait que les choses n'allaient pas nécessairement se passer de la sorte.

Sa surprise fut de taille lorsqu'il entendit la jeune femme expliquer la raison de sa présence au sein du temple, elle qui était pourtant une habituée du désert et de ses dangers, semblait être tombée dans un piège tendu par Mère Nature. Ceci rassura le jeune homme, tous les deux s'étaient fait avoir comme des bleus. Lyra Nasaki avait donc sous son commandement un garnement qu'elle devait éduquer au dur métier de ninja, ceci expliqua les grossières erreurs de son jeune assaillant. Malgré son statut de sunajine, elle semblait ouverte d'esprit au point de ne pas bondir sur Hebiko pour le neutraliser malgré qu'elle ait des raisons suffisantes pour le faire : il n'appartenait à aucun village, du moins en apparence, il avait frappé un de ses élèves et il se trouvait sur un lieu sacré appartenant au village de Suna. Seulement le dicton le dit, “ dans l'adversité, serrons-nous les coudes “ et aujourd'hui leur ennemi commun n'était autre que le désert.

Un autre gamin arriva, suivi de près par une gamine faisant une entrée en scène...fracassante. Elle était donc accompagnée, non pas d'un élément perturbateur, mais de trois ! Le jeune homme lâcha un soupir, lui qui n'aimait pas trop la compagnie était heureux de se retrouver là avec quatre personnes. Tandis qu'elle les faisait s'approcher, l'un d'entre eux reconnu son visage, hurlant le nom de son créateur, ils s'apprêtaient à l'attaquer ensemble ; heureusement que leur sensei les stoppa net dans leur course, affligée une fois de plus, elle leur fit la leçon – heureusement que l'on ne m'oblige pas à ça moi aussi –  pensa-t-il secrètement, dépité par le comportement des trois genins. Rapidement elle les isola afin qu'ils soignent les égratignures d'un des garçons, les surveillant du coin de l'oeil, elle tâtonnait le mur qu'il avait examiné auparavant, les gamins chahutaient comme un troupeau d'éléphant mais cela ne perturbait pas plus que cela la dénommée Lyra. Hebiko lui était fortement agacé, voilà maintenant qu'en plus de devoir les supporter tous les quatre, elle jouait à l'oreille sourde avec ses protégés...

Soudain elle activa à son insu un mécanisme qui fit trembler la pièce, du sable s'écoula du plafond et agita davantage les trois enfants, un morceau de mur s'ouvrit non loin d'eux, une vieille odeur émana et envahit la pièce avant de s'échapper par les nombreuses fissures du plafond. Le cadavre s'y trouvant en été sûrement la raison et il ne manqua pas d'effrayer un des gamin trop curieux. Elle avait découvert ce qui pourrait être une issue, en y songeant le jeune homme n'avait pas encore réfléchit sur la façon de sortir de cet endroit, à première vue c'est ce qu'il préoccupait le plus la demoiselle. Excellent. Il allait pouvoir continuer sa visite, avec une guide malgré elle et il finirait par partir d'ici s'en trop se faire de soucis... Quoique... ces trois là seraient capables de déclencher d'autres mécanismes, mais plus mortels hélas...

Il rejoignit Lyra devant le long et obscur couloir qui les attendait, elle paraissait anxieuse, probablement que l'idée de laisser derrière elle trois cyclones seuls pendant quelques minutes en était la cause. Elle s'enfonça la première, prête à sortir son épée à tout instant, il marchait derrière elle à quelques mètres seulement. Dans le noir le plus total, ils pouvaient apercevoir non loin d'eux une petite lumière tamisée, s'y dirigeant avec la plus grande méfiance ils s'attendaient à passer à l'offensive à tout instant. Après quelques minutes de marche, ils finirent par arriver dans la prochaine salle : tout aussi immense, elle regorgeait de statuettes miniatures déposées soigneusement sur des socles, elles semblaient représenter chacune un guerrier armé jusqu'aux dents.

- Hebiko : « C'est vraiment impressionnant, et dire que des hommes ont consacré leur temps à créer des lieux comme celui-ci... Tu as peut-être une idée de ce que sont ces statuettes, d'ailleurs probablement que certaines d'entre-elles enclenchent des mécanismes comme celui de tout à l'heure... »

Il n'osait les toucher, il pourrait sceller la pièce par mégarde et les condamner à moisir ici ou pire encore... Tout le monde sait qu'il faut éviter d'être trop curieux avec les vestiges du temps, seulement comment résister lorsque la tentation est là juste sous notre nez ? Le jeune nukenin espérait que Nasaki puisse les aider à déchiffrer ce qui était inscrit sur chaque socle, peut-être des indices pourraient les guider jusqu'à la sortie. Pour l'instant il devait s'assurer que la pièce était sécurisée avant qu'elle ne fasse venir les trois démon, il commença donc à examiner chaque recoin minutieusement, prenant soin de ne rien déplacer ou casser.