Hazardous Injection

Tu souffres. Toi, le démon fait de chair qui réside en enfer. L’enfant de Satan bercé, depuis son enfance, par le mensonge et la corruption. Jadis prince, tu es aujourd’hui devenu le seigneur de ce lieu mythique. L’ombre qui plane parmi ces esprits égarés dont les pêchés pèsent sur leur conscience.  Que fais-tu en ces lieux ? Tu n’appartiens à aucune nation et pourtant, tu foules les terres du village caché de la brume sanglante. Ton but ? La paix dans toutes ses formes. Car oui, même si tu n’es qu’un des trois fils du diable, tes actes ne sont dictés que par ton cœur.  Pourtant, tu ne laisses jamais tes sentiments remonter à la surface. Une fois ta capuche enfilée, on ne peut percevoir que l’azur éclatant de tes prunelles, éclairant l’obscurité tel une lampe torche.  L'œil confiant, tu fixes la tour, encore éloignée, du Mizukage. C’est aussi ta destination du jour. Ce pourquoi tu es présent en ces lieux.  Tel un hibou sur son perchoir, tu attends le moment opportun pour t’envoler. Une mission des plus ardues t’attend. Pourtant, sans crainte, tu prends appui au sol et t’élances en direction du village.  

Le tissu de ta longue toge virevolte au rythme du vent. Ses balancements incessants rappellent le tempo d’une ancienne musique répandue dans le monde ninja. Encapuchonné, gants aux poignets, tu es méconnaissable. Surtout quand tu te déplaces de nuit. Tes alliés n’y verront rien.  Tes adversaires encore moins.  Tes gestes sont rapides mais assurés. Chaque foulée que tu effectues est en harmonie avec les battements de cœur. Tu ne transpire pas car tu ne crains pas l’échec. Tu as déjà trompé l’ange de la mort à maintes reprises. Si cette mission venait à échouée, tu recommencerais sans la moindre hésitation. Car tu n’es pas de ces hommes qui abandonnent leur crédo. Ta liberté n’est pas à vendre et tes capacités non plus. C’est ainsi que ta course s’arrêta net. L’entrée du village de Kiri était droit devant. La nuit, le passage n’était gardé que par deux gardes.  Deux shinobis qui ne verraient bientôt que l’obscurité de ton Genjutsu. Car oui, tu contrôles parfaitement ton chakra. Chaque goutte est utilisée minutieusement. Comme chaque technique est réfléchie avant d’être lancée.

Celle-ci permet d’aveugler l’ennemie avant de prendre son apparence. J’ai omis de dire dans ta présentation que tu es un caméléon,  l’homme aux mille visages. Celui que l’on croise sans jamais retenir son nom. Tu peux être le doux confident comme l’amant violent. Le frère possessif comme la sœur dépravée.  Ton talent te permet de prendre n’importe quelle identité et ton intelligence fera le reste. Aucune chance que tu sois démasqué car tu possèdes le même chakra que tes victimes. Tu ne leurs volent pas seulement leurs apparences physique mais, aussi leur manière d’agir. Si ta cible est psychologiquement faible, tu seras faible d’esprit. Et ce sont ces qualités et ta technique spéciale qui font de toi un des trois seigneurs de ce monde. Celui du mensonge et de la malice. Une fois ton apparence changée, tu te débarrasse des corps. L’enfer comme seul refuge, personne ne retrouverait ces deux hommes mise à part Lucifer. Comme personne ne saurait qui s’était introduit dans le village cette nuit-là. Les rares témoins feraient un témoignage en demie-teinte. Certains diraient que c’était un ange venu des cieux, d’autre que c’est l’œuvre d’un démon.

Mais tous s’accorderaient à croire que tu possédais des pouvoirs surnaturels. Commençant ta percée dans le village de la brume, tes battements de cœur augmentèrent au fil des mètres effectués. Ce n’était nullement la crainte que tu ressentais mais plutôt l’excitation. Avec l’allure et le chakra d’un ninja de Kiri, tu te fondais dans le paysage sans la moindre difficulté. Tes pas étaient d’une légèreté inégalée. Tel un félin, on ne pouvait distinguer que les courbes de ta fine silhouette au loin, ce corps qui te permettait d'accomplir tes missives et faisait trembler tes adversaires. On ne t'appelait pas car ton nom restait inconnu. Tout comme ton âge et ton histoire d'ailleurs. On pouvait seulement lire dans ton regard la peine tu éprouvais chaque fois que tu surveillais l’horizon. Lorsque tes yeux se perdaient dans l’étendue chaotique et lumineuse de ce ciel étoilé, ton esprit s’imaginait un monde où le mensonge n’avait plus sa place. Où la vérité régnait et où tu n’aurais plus besoin de te cacher aux yeux du monde. Tu en avais marre et ce même si tu essayais de te mentir à toi même et surtout, de le cacher aux monde. Après tout, qui mieux que le seigneur du blasphème peut cacher sa véritable nature au reste du monde ?  

Puis, un obstacle t’extirpa de tes songes. Un autre garde qui patrouillait dans le coin semblait connaitre l’homme à qui tu avais subtilisé le physique. Les choses n’allaient devenir que plus intéressantes.  Après tout, le défi pour toi était maintenant de ne pas te faire repérer par ce garde. Et après une série de questions, celui-ci décida de te laisser continuer ta soi-disant patrouille. Tu avais magnifiquement bien déjoué la sécurité du village. Tes prévisions étaient vraies. Une fois avec l’apparence d’un des leurs, il était facile d’aller et venir sans le moindre danger. C’est ainsi qu’après avoir repris ta route et marché cinq bonnes minutes, tu arrivais sur le flanc ouest de la tour du Mizukage en fonction. Tu étais en mesure d’infiltrer son lieu de travail et tu n’allais pas te gêner. Tu t’engouffrais petit à petit dans les recoins lugubres du plus grand bâtiment de Kiri, juste après avoir salué les deux gardes à l’entrée et prétexté avoir à transmettre une lettre de Konoha à la personne la plus influente du village. Une excuse bidon mais qui te permettait d'éviter de réutiliser un de ces Genjutsus dont tu avais le secret.

C’est ainsi qu’après avoir monté les longues et hautes marches qui menaient au bureau, tu déposas la lettre que tu avais en ta possession. On pouvait y lire un Kanji signifiant "Paix" sur la face de l’enveloppe et, dans les minutes qui suivirent ton geste, tu disparus, emportant avec toi la vérité sur ce qu'il s'était passé cette nuit-là...

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