« Tu es d'Akatsuki, non ? »

Il faisait nuit… une nuit de pleine lune… Celle-ci illuminait la Terre de sa vive lueur pâle, et éclairait la route pour les voyageurs égarés. Parmi les silhouettes qui bougeaient dans l’ombre, un homme marchait sur un sentier du Pays du Feu. Après avoir quitté un peu précipitamment la ville de Tanzaku Gai, et après avoir laissé au cœur d’une petite ruelle deux corps inertes, Thrys marchait en direction de Kaze no Kuni, capuche relevée et le visage qui fixait le sol. Et, tandis qu’il prenait garde de ne laisser aucune trace derrière lui, Yami s’adressait à lui, mentalement :

« Bien, où allons-nous maintenant ? »

Son interlocuteur ne répondit pas, préoccupé par ce qu’il venait de se passer. Contrairement à son autre lui qui n’avait aucun mal à tuer un homme, notre héros songeait à ce meurtre. Inquiet des conséquences de ce dernier, il espérait pouvoir se faire oublier quelques temps… si jamais une enquête était effectuée à Tanzaku pour connaître l’identité de l’assassin, la probabilité de voir plusieurs escouades d’A.N.B.U à sa poursuite était grande, très grande. S’enfuir et changer de pays le temps que les choses se calment, voilà la solution.
Alors que Yami lui posa une nouvelle fois sa question, l’illusionniste répondit, lassé :

« Tu devrais le savoir, non ? Je te rappelle que tu es dans ma tête…
- Je sais mais c’est plus sympa de parler… je m’ennuie…
- Hum… Nous quittons le Pays du Feu pour nous faire oublier quelques temps…
- Je le sais ça !
- Alors pourquoi me demandes-tu ?
- On est vraiment obligés d’aller au Pays du Vent ? Il fait vraiment trop chaud là-bas ! »

Thrys soupira, avant de porter de nouveau son attention sur la route. Après tout, Yami n’avait pas tort : la chaleur du désert de Kaze no Kuni était insoutenable pour un étranger… néanmoins, le climat représentait une bonne solution pour s’échapper : personne n’irait le chercher dans un petit village au cœur des dunes.
Pendant qu’il avançait, notre vagabond mit la main dans sa poche, avant de tirer une carte qu’il conservait précieusement. Une carte à jouer qu’il appelait très souvent son Joker, et qui le représentait. Sur la première face il se voyait, pris en photo en train de faire un éventail avec ses cartes, et de l’autre côté un dessin réalisé de ses propres mains et représentant Yami. Un souvenir qu’il chérissait, un grigri qu’il protégeait et gardait jalousement, empêchant quiconque de s’en emparer. Ce petit bout de carton, bien qu’inutile pour n’importe qui, avait une valeur considérable aux yeux de notre héros… car il s’agissait d’un lien entre la réalité et son univers. Tandis que son interlocuteur se plaignait encore une fois du climat et de l’atmosphère qui régnaient au sein du Pays du Vent, Thrys suivait la route, faisant mine de ne pas écouter cette petite voix qu’il entendait constamment, avant de prendre, arrivé à un croisement, la direction qui le mènerait jusqu’à Kaze no Kuni.

A quelques kilomètres face à lui s’élevaient les cimes des arbres de la forêt qui faisait office de frontière naturelle entre le Pays du Feu et celui du Vent. La route qui la traversait n’était pas très dangereuse, quoiqu’il arrivait parfois que quelques bandits profitaient des lieux pour tendre une embuscade aux voyageurs et aux marchands. Et, malheureusement, il était plutôt rare pour eux de traverser le bois sans se retrouver délestés de leurs biens… en vie ou non…
Mais Thrys ne se sentait pas réellement en danger lorsqu’il traversait une région qui pouvait s’avérer mortelle. Ses techniques lui permettaient en général de s’en sortir sans trop de problème. Et puis, il ne se considérait pas comme un vieux croulant qui se laisserait taper dessus en espérant avoir la vie sauve. Plutôt motivé à se battre contre trois ou quatre brigands, il tenait ses sens en alerte, prêt à en découdre. C’est alors que ses pas le menèrent à l’orée de la forêt qui séparait les deux pays. Il s’arrêta quelques instants, impressionné par la taille des arbres qui se dessinaient devant lui, avant de poser son regard sur l’obscurité qui semblait se présenter à lui. Il lâcha un soupir, trouvant l’apparence des lieux aussi terrifiante qu’une maison hantée au cœur d’une fête foraine, puis finit par s’engouffrer dans les ténèbres…

Tout était calme… il n’y avait pas un seul bruit, mis à part ceux provoqués par la faune nocturne des environs… Alors que ses yeux scrutaient avec la plus grande des attentions le tracé du sentier forestier, Yami surveillait les environs par le biais des sens de son « hôte ». Il n’y avait personne… ou alors ils devaient être bien cachés… Quelques bruits dans les buissons, un animal qui cherchait de quoi manger sans doute… Mais étrangement, quelque chose ne tournait pas rond…

« C’est trop calme… nota Yami qui trouvait l’ambiance pesante…
- Oui, je suis d’accord… cela m’étonne de ne pas croiser de voleurs à cette heure avancée de la nuit… »

Notre héros fit quelques pas supplémentaires, avant d’atteindre une clairière, l’un des seuls lieux de cette forêt qui avaient la chance de voir la lumière. La lune illuminait la zone, et le spectacle qu’elle offrait était plutôt angoissant : cinq hommes étaient étendus, le corps baignant dans le sang et la terre… Thrys resta stupéfait, avant de sentir son rythme cardiaque accélérer. Il prenait garde de ne pas se montrer trop craintif, et régulait sa respiration afin de paraître le plus serein possible.

« Nous ne sommes pas seuls… affirma-t-il à son autre lui, tout en jetant de discrets coups d’œil autour de lui.
- Hum… il doit être tout près… »

Soudain, le regard de notre illusionniste se posa sur une silhouette qui se dessinait non loin de quelques buissons. Une silhouette plutôt imposante, qui ne ressemblait à rien de connu. Intrigué, Thrys éleva la voix, et lança d’un ton inquisiteur :

« Je sais que tu es là. Montre-toi ! »

L’intéressé resta quelques instants immobile, avant de s’avancer dans la lumière. Le regard de notre protagoniste se focalisa sur un élément qu’il jugea important de noter : l’individu qui se trouvait désormais à environ cinq mètres de lui arborait le manteau de l’organisation criminelle la plus puissante du Monde Shinobi, le manteau aux nuages rouges. Un membre d’Akatsuki.
Durant ses voyages, Thrys avait entendu parler de ces ninjas déserteurs qui arpentaient les différents Pays, la plupart du temps par deux, et qui, d’après les rumeurs, ne laissaient derrière eux que mort et désolation. Voilà qui l’arrangeait bien… lui qui pensait simplement rencontrer quelques brigands, le voilà qu’il s’apprêtait à voir à la puissance d’un des plus puissants ninjas du monde. Il l’observa, mais il ne pouvait repérer aucun signe distinctif, mis à part le manteau noir, le chapeau de paille et son regard qui semblait pouvoir lui permettre de lire en ses ennemis.
Puis il détourna le regard, et examina les cadavres laissés sans aucun doute par le membre de l’Akatsuki en personne. Il esquissa un sourire amusé puis dit d’une voix calme :

« Impressionnant, vraiment. C’est la première fois que je rencontre un membre de la Lune Rouge… et, ironiquement, j’ai bien peur que ce ne soit la dernière ! s’exclama-t-il tout en lâchant un rire nerveux. »

Il regarda discrètement sur les flancs de son interlocuteur, et essayait de voir s’il lui serait possible de s’enfuir et de gagner le Pays du Vent le plus rapidement possible. Mais bizarrement, l’individu ne paraissait pas hostile. Pourquoi ?

A suivre !

« Des projets pour moi ? »

Quelle étrange soirée. Alors qu’il pensait faire la rencontre de quelques bandits de grands chemins seulement, voilà que Thrys se retrouvait face à face avec un membre de l’Akatsuki. Notre héros essayait de garder son calme, bien que la situation le rendait plutôt mal à l’aise… et la vue de ces cinq brigands qui gisaient à terre n’arrangeait rien du tout. Nos deux protagonistes ne parlaient pas… le membre de l’organisation s’avança quelque peu dans la lumière, laissant notre vagabond l’examiner avec plus de précision. Son apparence ne lui était pas inconnue. Il ressemblait à une espèce de tortue, comme s’il portait sur son dos ce que l’on pourrait appeler sa maison. La totalité de son corps était recouverte du manteau noir aux nuages rouges, et le fameux chapeau conique à clochettes était posé sur sa tête.
Profitant du silence, Thrys songea de nouveau aux rumeurs que colportaient certains itinérants. Deux hommes, vêtus du manteau noir aux nuages rouges. L’un était plutôt mince, à la chevelure blonde, tandis que le second ne ressemblait pas à un homme, ni même à quelque chose de connue… une masse informe et au visage angoissant d’après quelques personnes. Les deux membres avaient un nom, une identité. Deidara et Sasori… voilà, Sasori des Sables Rouges. Mais malgré ces souvenirs, notre héros n’était pas sûr, si bien qu’il préféra ne pas appeler son interlocuteur par son prénom, de peur de se tromper et de l’offusquer.

Sasori, après avoir écouté Thrys parler des cadavres à terre, prit la parole, expliquant sa petite incartade, avant de poser son regard sur son interlocuteur. Il nota le fait que leur rencontre n’était pas une coïncidence, il avait d’ailleurs bel et bien l’intention de le trouver… et ce pour une raison particulière. Notre illusionniste, qui ne comprenait pas les mots de l’homme face à lui, profita du silence qui s’installait peu à peu pour réfléchir. « Des projets pour nous ? C’est quoi ce charabia ? » demanda Yami, qui lui non plus n’avait pas la moindre idée de ce que voulait le membre d’Akatsuki. Néanmoins, le jeune vagabond tendit l’oreille, intrigué par la proposition de Sasori. Bien qu’au fond de lui-même restait cette envie de fuir et de courir le plus vite possible, il croisa les bras, et attendit la suite du discours. L’homme au manteau rouge prit de nouveau la parole, expliquant la raison de cette entrevue.
Appartenir à Akatsuki ne rendait, visiblement, pas entièrement libre. Bien que les membres possédaient des pouvoirs capables de faire trembler n’importe qui, ils n’en restaient pas moi traqués et surveillés par les villages ninjas, si bien qu’il leur était très difficile de se mouvoir sans attirer l’attention. C’est pourquoi l’organisation était à la recherche d’hommes et de femmes qui accepteraient de constituer un important réseau d’espionnage, et ce dans la totalité du Monde Shinobi. Sasori termina donc ses explications, tout en reprenant les dernières paroles de son interlocuteur :

« Comme tu l’as dit, cette rencontre avec les nuages pourrait être la dernière, mais elle pourrait être aussi la première. »

Thrys, qui comprit alors qu’il n’avait d’autre choix que d’accepter, sous peine de finir éliminé, jugea nécessaire pour lui de faire durer la conversation et de gagner un peu d’ascendance sur l’homme qui se tenait face à lui.
Il décroisa les bras et fixa son interlocuteur dans les yeux. Lentement, il approcha sa main de sa poche gauche, avant de chercher une carte. Puis, sans faire de geste brusque, il s’empara d’un bout de carton au hasard, avant de la sortir de son pantalon. Instinctivement, et sans doute habitué à devoir réagir rapidement si combat il devait y avoir, Sasori posa le regard sur la carte et se tint prêt à contre-attaquer.
Thrys, qui se devait de jouer la comédie, s’expliqua d’un ton désolé :

« Ne vous inquiétez pas ! C’est un tic que j’ai depuis longtemps : quand je réfléchis, je ne peux m’empêcher de jouer avec une carte.
- Aha, tu crois vraiment qu’il va gober ce mensonge ? se moqua Yami
- On va devoir faire avec… et puis, il l’a regardée, c’est le principal… dit-il en continuant de faire tourner sa carte entre ses doigts. »

Son illusion avait fonctionné. Sans la moindre difficulté, notre jeune homme conserva le décor alentour intact, afin d’induire Sasori en erreur et le laisser croire que le monde qui l’entoure n’est autre que la réalité. Thrys prit alors la parole, tout jouant avec sa carte :

« Hm… si j’ai bien compris, vous souhaiterez que je travaille pour l’Akatsuki et lui fournisse des informations ? »

Petit à petit, son influence sur l’illusion s’intensifiait, jusqu’à devenir quasi-totale.
Après avoir constitué un univers dans lequel tout lui était acquis et surtout un univers dans lequel il se savait protégé, notre héros continua :

« Être un espion… cela ne doit être bien compliqué… que faudrait-il que je fasse, exactement ? »

Une fois sa phrase terminée, Thrys fixa son interlocuteur dans les yeux, afin de focaliser son attention sur lui et non pas sur les lieux qui l’entouraient. Sa technique était très efficace contre un adversaire ne manipulant pas les illusions et le Genjutsu, néanmoins, il n’était pas très complexe de trouver, parmi le décor environnant, un élément étrange ou même suspect. Mais d’ici quelques minutes, l’illusion se sera bien ancrée dans le mental de Sasori, qui ne se posera plus de questions concernant la réalité des lieux.

La discussion était désormais engagée…

A suivre !

« Bienvenue dans mon univers... »

Face au membre de la Lune Rouge, tout en continuant de faire tourner la carte entre le pouce et le majeur de sa main droite, Thrys attendait, patiemment… Sasori restait, quant à lui, plutôt silencieux. Ses yeux observaient de temps à autres les alentours, et essayaient de déceler un élément étrange, voire même irréel. Notre illusionniste le savait pertinemment, bien que ses techniques avaient la faculté de subjuguer la plupart de ses adversaires, la phase d’hypnose était cruciale et malheureusement, elle présentait quelques défauts visibles à l’œil nu. Un tronc d’arbre qui ondule sans raison apparente, l’impression de voir bouger un insecte ou un animal… tous ces petits détails ne pouvaient être éliminés, puisqu’ils représentaient la base du Genjutsu.
Après tout, pour qu’un tour fonctionne à la perfection, un bon illusionniste se devait de captiver l’attention de son auditoire afin que celui-ci ne se pose aucune question… il fallait focaliser son esprit sur un élément tout à fait banal, tout en tissant autour de lui l’illusion. Notre vagabond n’était pas dupe, et son petit manège ne le mènerait nulle part. Même s’il tentait d’occuper l’esprit de Sasori en s’adressant directement à lui et en lui posant quelques questions, le membre de l’Akatsuki n’était pas un simple ninja… Rien qu’à se tenir devant lui, il n’est pas difficile de comprendre l’écrasante expérience des combats qui faisait toute la différence. Thrys n’était pas un guerrier chevronné ni même un vétéran, si bien qu’il était parfaitement conscient qu’il n’avait aucune chance… sa seule chance était de ruser.

Sasori ferma les yeux, se concentrant ainsi sur les lieux qui l’entouraient. Le prestidigitateur cessa de faire tourner sa carte, ayant terminé de façonner son illusion… Yami, qui observait la scène sans mot dire, esquissa un sourire satisfait, avant de se préparer à se matérialiser aux côtés de son « hôte ». Ayant découvert le pot aux roses, le pantin humain brisa le silence de sa voix grave, après avoir rouvert les paupières, et demanda à son interlocuteur quel était l’utilité de cette carte. Sur ces mots, Thrys ne put s’empêcher de déglutir, voyant que son subterfuge n’était pas passé inaperçu. Mais il se consola bien vite en examinant d’un regard discret la totalité de la forêt qui était désormais le théâtre de son illusion. Bientôt il pourra la modeler comme bon lui semble. Notre héros restait silencieux, et fixait le marionnettiste, tout en rangeant lentement sa carte dans la poche de sa veste. Tout à coup, son regard ses yeux furent attirés par une espèce de queue métallique qui sortit directement du manteau du membre d’Akatsuki. Elle s’éleva dans les airs, avant de se stopper, lévitant à quelques mètres au-dessus de Sasori. Sa voix grave s’éleva à nouveau, questionnant Thrys sur la véracité du lieu dans lequel ils se trouvaient tous deux. Notre héros esquissa un sourire, impressionné de voir que son illusion avait été déjouée, et répondit :

« Vous avez bien mérité votre réputation… En effet, vous êtes désormais prisonnier de ma technique de Genjutsu. Il leva le doigt en direction de la queue métallique de l’homme face à lui, avant de continuer Ni votre poison ni vos armes ne pourront m’éliminer. En ces lieux, je suis omniscient et omnipotent. »

Souhaitant démontrer ses dires, Thrys dirigea ses paumes en direction du sol, avant d’effectuer un geste ascendant, entraînant ainsi dans son mouvement un faible tremblement de terre. Le sol sous ses pieds commença à s’élever, créant ainsi une plateforme qui le maintenait à bonne distance de Sasori. Il écarta les bras vivement, déracinant ainsi tous les arbres qui se trouvaient autour deux, avant de les faire disparaître d’un simple claquement de doigt… Bientôt, les deux hommes se retrouvèrent au milieu d’une plaine éclairée par la lumière lunaire. Thrys ferma les yeux, tout en imaginant dans sa tête des bourrasques de vent, créant ainsi sur son paysage de véritables rafales qui déracinèrent les quelques souches encore présentes. Il rouvrit les yeux, inclina la tête vers son interlocuteur, avant de se jeter du haut de sa plateforme. Une onde venteuse le guida tranquillement, jusqu’à ce que ses pieds se posent sur la terre ferme… Une étrange aura commença à l’entourer, comme s’il était désormais protégé par un être mystique… Yami était désormais à ses côtés, sous une forme spirituelle. Enfin, notre illusionniste prit une légère inspiration, avant d’ouvrir la bouche :

« Je n’ai pas l’intention de vous éliminer… mais la plupart des gens qui content les exploits d’Akatsuki insistent sur le fait que vous n’êtes pas très tendres. Et je n’ai pas envie de mourir tout de suite… »

Sur ces mots, la terre qui le séparait de Sasori se désagrégea, créant ainsi une espèce de trou noir, qui semblait aspirer tout ce qui tombait en son sein.

Thrys se délectait de chacune de ses illusions, les considérant comme de véritables œuvres d’art, des peintures animées qui suivaient sa volonté et qui n’avaient pour seule limite celle que lui imposait son imagination. Ses yeux se posèrent alors une fois de plus sur la queue métallique reliée à l’armure de Sasori, et lui annonça :

« Bien que les récents changements de décor sont suffisants pour prouver mon statut divin en ces lieux, je peux accepter qu’une part de vous n’est pas convaincue… Il écarta les bras, laissant ainsi une béante ouverture afin de permettre à Sasori d’user de son arme et son poison. Enfin, il esquissa un sourire, avant de lâcher Allez-y : embrochez-moi. »

Yami ricanait, trouvant la situation forte plaisante et surtout intéressante. Sasori resta immobile, sans doute hésitait-il… néanmoins, le jeune vagabond espérait que ce dernier ne l’empale, afin de le marquer à jamais de cette expérience inouïe. Peu de personnes étaient ressorties indemnes de ses illusions… mais bon, il y a un début à tout !
Après quelques secondes de réflexion, le membre d’Akatsuki s’exécuta, projetant ainsi sa queue métallique en direction du torse de notre héros. Dans un bruit déchirant, la pointe transperça de part en part le corps du jeune homme, avant de se retirer rapidement. Thrys, agenouillé face à son adversaire, cracha un flot de sang, avant de se redresser, tout en accompagnant son geste d’un simple « Même pas mal ! ».
Sous les yeux de Sasori, sa peau se reconstitua d’elle-même, jusqu’à recouvrir entièrement la plaie ensanglantée. Prodigieux, non ? Comme par magie, la douleur avait disparu.
Le faiseur d’illusion se frotta le torse du revers de la main, comme pour enlever une quelconque poussière, avant d’expliquer :

« Vous voyez ? Cet endroit est le reflet de mon univers, de mon esprit… Grâce à lui, je peux emprisonner mes ennemis, les torturer et leur soutirer des informations ! Il désigna à l’aide de son pouce son torse intact, avant de poursuivre Dans une illusion, une douleur n’existe pas… le corps ne ressent pas les séquelles : un bras coupé sera toujours présent une fois la victime sortie du Genjutsu… mais le cerveau conserve l’image du bras coupé… Sa main glissa jusqu’à son front, et lentement, il tapota à l’aide de son doigt la peau de sa tête, puis termina Dans une illusion, le cerveau est très influençable… et mes pouvoirs me permettent de lui suggérer des choses… je vous laisse donc imaginer ce dont je suis capable… »

Il esquissa un sourire malsain, afin de faire comprendre à son interlocuteur que ce pouvoir lui permettait de faire énormément de choses… L’espionnage et la récolte d’information n’est qu’une des nombreuses facettes de ces illusions.

Mais alors que Thrys conservait le marionnettiste dans son illusion, une présence extérieure fit son apparition.
« Hm… je ne vais pas pouvoir garder Sasori bien longtemps… » songea-t-il en se préparant à rompre le Genjutsu. Qui pouvait bien être cette nouvelle personne ?

A suivre !

L'homme aux pupilles violettes.

Tandis qu’il était concentré sur son illusion afin de conserver Sasori sous son contrôle, Thrys ressentit à proximité de lui une nouvelle source de vie. Son arrivée était passée inaperçue, mais compte tenu de la quantité de chakra qui se dégageait de cette personne, il serait pratiquement impossible de ne pas déceler sa présence. « Bon sang… ce type… il est fort ! » songea Yami qui, bien que focalisé sur le support du Genjutsu, avait conscience de ce qu’il se passait autour de notre héros.
Soudain, et aussi incroyable que cela puisse paraître, la voix de l’inconnu parvint à pénétrer l’esprit de notre illusionniste. Une voix grave et monotone, comme si rien n’était capable de le perturber… comme s’il était complètement dénué d’émotions et de sentiments. Une fois de plus, Yami exprima son inquiétude, et conseilla vivement à son « hôte » de libérer Sasori du Genjutsu afin de prendre la fuite. Thrys approuva l’idée, et commença à composer les signes afin de dissoudre les décors de l’illusion. Mais alors qu’il s’apprêtait à libérer définitivement le marionnettiste de l’Akatsuki de son étreinte, une puissance divine le repoussa violemment, avant de le projeter à plusieurs mètres, manquant de le faire percuter un arbre. En une fraction de seconde, l’illusion se dissipa et le décor s’assombrit avant de reprendre les formes réelles de la forêt bordant le Pays du Feu et celui du Vent.

Allongé sur le dos dans l’herbe, une douleur le parcourant dans la totalité du corps, Thrys ne comprenait pas ce qu’il s’était passé. Néanmoins, il savait avec certitude que l’auteur de cette attaque n’était autre que le nouvel arrivant. Avec peine, il se redressa sur ses coudes, et observa devant lui, espérant apercevoir, parmi l’obscurité régnante des bois, l’apparence de son agresseur. Debout dans les ténèbres, le visage partiellement révélé par les rayons lunaires qui filtraient à travers les branchages, un homme vêtu d’un manteau noir arborant le symbole de l’Akatsuki, bras tendu et main ouverte, paume dirigée vers notre héros. Le regard rivé dans sa direction, Thrys parvenait à l’examiner, mais ne pouvait décrocher ses yeux des pupilles violettes du nouvel arrivant. « C’est impossible ! Le Rinnegan ! » songea-t-il en se remémorant, une fois de plus, quelques rumeurs entendues çà et là au cours de ses voyages. On racontait beaucoup de choses concernant le seul détenteur de ces pupilles connu à ce jour : l’ermite Rikudô. Il était capable, comme le disent les légendes à son sujet, de choses impossibles pour un simple mortel. Son statut était comparable à celui d’une divinité, ce qui le rendait incroyablement puissant. D’autres légendes racontent que, grâce à son pouvoir, il aurait créé les neuf démons à queues. Thrys finit par se relever, avant d’épousseter rapidement son pantalon et le dos de sa veste, avant de reporter son attention sur les deux criminels de la Lune Rouge. Voilà qu’ils étaient deux à présent… et les illusions de notre jeune vagabond n’avaient aucune chance d’aboutir face au possesseur du Rinnegan. Discrètement, il observa du coin de l’œil le chemin derrière lui, et évaluait les chances de s’en sortir s’il décidait de jeter une bombe fumigène et de courir le plus vite possible. Mais Yami l’arrêta immédiatement, ajoutant qu’il lui était parfaitement impossible de s’en sortir indemne. Légèrement angoissé, Thrys ne put s’empêcher de déglutir, avant de faire quelques pas en avant, espérant que son geste ne soit pas considéré comme agressif de la part de ses deux interlocuteurs.

De son côté, Sasori avait émergé et était finalement revenu à la réalité. Après avoir constaté que son cerveau n’était plus sous l’emprise du jeune illusionniste, il fit quelques pas en direction de son semblable, avant de faire face, à son tour, à notre vagabond. Après avoir pris son courage à deux mains, Thrys inspira un bon coup, avant d’ouvrir la bouche :

« Bien… ahem… Il tourna la tête vers le marionnettiste, et continua, d’un ton plus ou moins calme et serein Sasori m’a dit que l’Akatsuki recherchait de nouveaux éléments… et apparemment, votre choix s’est porté sur moi, c’est exact ? »

Notre héros croisa alors les bras, essayant ainsi d’empêcher ses mains de bouger et de saisir une nouvelle carte… Si jamais il recommençait à jouer avec l’un de ses grigris, ses adversaires ne se priveraient pas pour l’attaquer. La situation était plus tendue, et le jeune illusionniste allait devoir jouer serré s’il souhaitait s’en sortir vivant !

A suivre ! :D