© Yamashita sur épicode

Les jeunes doivent se prendre en main et s’assurer qu’ils reçoivent le meilleur enseignement possible, afin de pouvoir bien nous représenter à l’avenir.
Nelson Mandela

Kumokagure, terre d'espoir, terre de guerriers, terre de victoire. Cet endroit est, si je ne me méprends, l'endroit parfait pour y recevoir un entrainement. Ici, on ne pinaille pas sur la dureté, ici, les valeureux deviennent de vrais guerriers. Tout être vivant ici est conditionné à devenir un meilleur ninja, car ici, tout le monde donne le meilleur de soi. Pas de place pour les feignants, pas de place pour les tire-aux-flancs. Le Raikage veille au grain, et ça, j'ai pu le constater depuis tout gamin. À l'époque déjà, le Papy Sandaime était aussi intransigeant que l'est Aa, un seul mot d'ordre : Transmettre notre force aux jeunes générations, ne rien lâcher et faire de Kumo la plus puissante nation. Ces moments là résonnent en moi, comme si c'était hier, comme si je venais de rencontrer mon frère pour la première fois. Je n'étais pas de noble lignée, je ne faisais partie d'aucun clan de la contrée, non, moi j'avais juste mes poings et mes pieds pour leur montrer qui j'étais. Sans aucun doute, j'allais perçais, car j'en avais la volonté. J'ai toujours su me démarquer, parfois pour de mauvaises raisons, tantôt calamité, tantôt leader d'une nouvelle génération. Rien n'y personne ne pouvait prédire que ce gamin un peu turbulent, n’ayant rien d’autre qu’une passion pour le rap et l’entrainement, deviendrait le Jinchûriki et le frère adoptif de la Yotsuki !

Tout cela devrait me sembler bien lointain, maintenant que le fier gamin, devenu après tout ces années, protecteur de Kumogakure. Me voilà, toujours aussi fier, toujours aussi arrogant, dans ces rues étroites, déambulant, à la recherche de l’inspiration parfaite, de ces prochaines rimes qui te feront tourner la tête. Je le sais que trop bien, on me l’a assez répété, je ne fais pas l’unanimité pour ce qui est de mes spécialités. Certains détestent mes raps et les rimes, d’autres haïssent mon Bijuu et ses crimes. Qu’il aille se faire mettre, je suis celui qui ose être sans paraître, acceptant bien avant eux mon statut, n’aillant que faire des commentaires, des chuchotements dans la rue, cette minorité ne me fera pas taire. Heureusement, le temps m’a aidé à me faire une place ici, réussissant l’exploit d’être aimé pour ce que je suis. Les jeunes me regardent parfois avec envie, la volonté et la fierté de côtoyer le « B ».  Je ne peux leur rendre toute cet amour en leur répondant en rap à mon tour, amassant les foules et les jolies poules !

Posé là tel le penseur de rondin, assis entre deux arbres qui semblent êtres des pins, mon stylo s’agite sur le petit calepin, prenant notes de tout ce qui traverse mon esprit parfois malsain. Loin de l’agitation, je suis venu dans les alentour du village, pour me détendre et ne pas croiser d’autres visages. Le Rap m’aide à oublier que bien trop souvent je rêve de liberté. Que bien trop souvent, l’isolement devient difficile à supporter, que j’échangerais bien de place pour voyager et voir des endroits qui me sont étranger. Tour d’ivoire dans un palais dorée, je suis devenu à la fois le geôlier et le prisonnier, gardant sous protection la place, prêt à répondre à toute menace. Mais voilà que les distractions se font rares de nos jours, on arrive parfois à tourner en rond et penser à cet avenir bien trop lourd. Comment pourrais-je en vouloir au Raikage, d’avoir décidé de me parquer pour que le village et son frère restent en sécurité ? Je regrette simplement qu’il ne puisse voir à quel point j’ai évolué et à quel point cela me meurtri de rester enfermer, sans pouvoir repartir en mission avec lui, refaire les quatre-cent coup comme au bon vieux temps béni !

Alors que je suis plongé dans mes souvenirs et regrets, voilà qu’un gamin vient troubler ma paix et ma tranquillité. Il s’agenouille, face à moi, alors que je ne le remarque pas. Mes yeux, rivés sur ce petit cahier, ne daigne lui donner de l’intérêt. C’est impossible de me déranger et me faire sortir de mes écris dans ces moments là, petit. Innocemment, me parle et me demande humblement de l’entrainer, sans que je fasse mine d’entendre sa demande plutôt osé. Le petit à quand même le cran de venir jusqu’ici, venir demander un entrainement auprès du magnifique Killer Bee. L’abeille, toujours sûre d’elle, restera toutefois indifférente, ne lui laissant qu’un long silence de manière défiante. Ne reste audible pendant quelques minutes, que le bruissement du crayon, s’écrasant à toute vitesse sur le morceau de feuille et de carton. Ce moment pourra sembler gênant, sachant que le gamin est toujours assis en suppliant. Dans un lourd claquement, le petit cahier se referma entre mes mains, me relevant lourdement, je me lève en m’étirant et baillant. Soudain, je prête enfin attention au gamin. Je m’approche avant de m’accroupir face à lui, tapotant sur sa tête pour qu’il la dresse aussitôt dit.

« Yo, l’ami. Si tu baisses la tête pour chercher des fourmis, ce n’est pas comme ça que tu deviendras le prochain Muhammad Ali ♫ »

Je me relève, l’aidant au passage à se relever, ne lui laissant pas vraiment d’autre choix, en le tirant par l’épaule.

« Je désolé pour toi p’tit gars, mais j’n’entraine que les vrais potentiels, tu vois ? ♪ »

Je fais valser mes bras devant lui, le regardant du haut, mais avec tout de même de la sympathie. Je refuserais d’entrainer n’importe quel tocard, se présentant à moi sans même connaître ses pouvoirs. Oui, j’étais assez dur d’un premier abord, mais imaginez-vous le nombre de jeune têtes blondes, grisés par le moindre compliment de leur éducateur, veulent être entrainé par les meilleurs, sans même avoir fait ses preuves ! Vouloir n’est pas pouvoir. Je tenais un petit moment de silence, avant de reprendre sur le même rythme et la même cadence.

« En serais-tu, gamin ? Aurais-tu l’étoffe d’un gagnant, gamin ? Ou vas-tu pleurer en courant chez toi, gamin ? ♫ Vouloir n’est pas pouvoir, je n’apprendrais par à quelqu’un au hasard ! »

Allait-il tenter de me convaincre ? Allait-il vouloir me défier ? Allait-il rebrousser chemin. Vous le saurez dans le prochain couplet !