Cinq heures du matin. Oui, il était tôt. Dehors, le soleil n’était pas encore levé. L’obscurité qui régnait sur Suna n’était pas pour autant totale. Lentement, on voyait bien que le soleil commençait mine de rien sa montée. Toutefois il faudrait bien encore une ou deux heures pour que ce soit chose faite. Parc chance, j’étais du matin. La fatigue due au réveil s’était vite envolée. Je n’étais pas groggy le moins du monde. Assis dans mon salon je tartinais du beurre sur mes toast. De quoi se faire un magnifique petit déjeuner. Dans mon bol se trouvait du lait. Sans me presser, j’avalais donc ce qui se trouvait devant moi et engloutissais mes tartines. La journée qui m’attendait s’annonçait intéressante. Il y’a quelques jours, j’avais envoyé une lettre à une dénommée Lyra Nasaki. Cette jeune adolescente du village était très particulière. En effet, en elle se trouvait le Bijuu à sept queues. Plus connu sous le nom de Nanabi. Avec notre Kazekage Gaara, lui même l’hôte du Démon à une queue Shukaku, elle était l’une des deux Jinchuuriki du village. Concernant Gaara-sama, sa puissance était déjà immense. Il était dorénavant l’un des piliers de la défense de Suna. En plus d’en être le dirigeant bien sûr. Mais cette jeune fille, Lyra, ne possédait pas une telle puissance. A ma connaissance sa maîtrise de son démon n’était pas parfaite. Comme pouvait l’être celle de Gaara-sama. Aussi, il fallait faire en sorte de lui donner plus de puissance. Ayant apprit il y’a peu qu’elle utilisait le Kenjutsu, j’avais eu une idée. Fils de Mifune, et samouraï aguerri que j’étais, il m’était possible de l’aider à perfectionner sa maîtrise du combat à l’épée. Certes, elle n’était pas samouraï pour sa part. Aussi, lui apprendre quoique ce soit n’était pas une chose que j’étais logiquement sensé faire. Seulement voilà, il y’a bien longtemps que je ne respecte pas vraiment le Bushido. Du moins pas toujours, et pas pour tout. Alors entrainer cette jeune fille n’était pas bien grave. Ayant terminé de manger, je pris soin de me vêtir de ma tenue de combat habituelle. J’attachais Tsume Fokkusu sur ma gauche. Toutefois, je ne prenais pas la peine d’emporter avec moi ma sacoche ou mon étui à kunai. Avant de partir, je plaçais mon masque sur mon visage.



D’un pas lent, je sortais de mon domicile. A mes côtes, mes quatre renards chéris avançaient. Contrairement à moi, ils semblaient bien plus affectés par le fait d’une levée si matinale. Fait des plus rare, ils ne parlaient pas. Ainsi donc le moyen de leur clouer le bec, outre bien sûr le fait de leur donner à manger, consistait à les faire se lever tôt. Après tout c’était bon à savoir. Vu l’heure qu’il était, je ne croisais personne dans la rue. Remarque, rien de plus normal me direz-vous. La seule personne que je croisais titubait et n’avait pas été en mesure d’aligner le moindre mot. En fait, vraisemblablement toujours sous l’effet d’une soirée bien arrosée, son corps n’avait pas suivi le rythme. Résultat, le type se trouvait la tête dans une poubelle, un monticule de détritus le recouvrant. Devant une telle scène, j’avais soupiré. Las des déboires de certaines personnes. En revanche, mes petits renards, eux, étaient complètement pliés en deux. Ils n’avaient depuis cet instant plus cesser de rire et d’imiter l’homme de manière on ne peut plus douteuse. Bien que de les entendre m’énervait légèrement, je n’avais pour autant rien dit. De toute manière, même si je l’avais voulu, je n’aurais pas été en mesure de le faire... Finalement nous étions arrivés à destination. Mais quelle était la destination ? Eh bien, au sein du village, on trouve plusieurs quartiers. Celui dans lequel je me trouvais était le plus pauvre de tous. Donc, le plus malfamé. La criminalité y était un peu plus forte que partout dans le village. Bien sûr, les ninjas y remédiaient sans cesse. Face à moi se trouvait un immense bâtiment. Il s’agissait d’une sorte de hangar désaffecté. Depuis quelques jours je m’étais occupé de l’aménager pour ce qui allait suivre.  Comme je vous l’ai déjà dis plus tôt, j’avais envoyé une lettre à Lyra. Dans cette dernière, je lui intimais de venir me rejoindre à six heure du matin, à l’endroit où je me trouvais actuellement. J’y expliquais que c’était dans le but de lui faire passer un entrainement privé. J’avais bien sûr reçu une réponse positive. Et c’était bien heureux. En attendant son arrivée, je m’asseyais en tailleur. Autours de moi, mes renards jouaient. Ils se chamaillaient et se battaient gentiment entre eux. Je croisais les bras et fermais les yeux pour faire le point avec moi-même. J’ignore combien de temps il fallut avant que la jeune fille ne fasse son apparition. En fait j’étais préoccupé par les évènements qui s’étaient produits récemment. Mon combat contre Ryoku, la mission à Rôran. Tout cela m’avait affecté. Alors que je sentais le jeune fille approcher, j’ouvrais les yeux. D’un geste vif je saisissais Akakitsune. Je commençais alors à le caresser de manière à former des mots. Il fallut un certain temps avant que je puisse former ma phrase entière. Je lâchais alors le renard. Il sauta de mes genoux avant de se lécher pour se recoiffer. Plongeant son regard dans celui de Lyra, il prit la parole.



«Ouais, ouais, ouais, c’est bon j’vais lui dire. Salut jeune fille. Tu le sais déjà le type en armure derrière moi se nomme Kôga Shirayuki. C’est bien lui qui t’as fait venir ici. Alors, il veut te dire qu’avant de commencer l’entrainement, tu va devoir entrer dans le bâtiment et effectuer une série de tests. J’ignore la raison de tout ça, mais je pense que c’est pour évaluer ton niveau et voir s’il peut t’entrainer ou non. Comme je n’ai pas la moindre idée de ce que tu aura à faire à l’intérieur, je te souhaite bonne chance...



De nouveau je soupirais. Pourquoi diable Akakitsune ne savait pas aller à l’essentiel ? J’aurais du demander à Aokitsune de le faire, ça aurait été plus bref. Me relevant lentement, je toisais la jeune femme du haut de mon mètre quatre-vingt-dix. Ma main posée sur la garde de Tsume Fokkusu. Allait-elle s’exécuter de suite, ou bien se sentirait-elle contrainte de dire quelque chose ? A voir...

Rien. La jeune fille eut la présence d’esprit de ne rien dire. J’appréciais beaucoup cela. Le silence est d’or. La parole, d’argent. Autant dire qu’il ne faut briser le silence que si la valeur de l’argent dépasse momentanément celle de l’or. Lyra se contenta d’avancer vers le bâtiment. Elle semblait coopérative. Rudement bien. A l’exception peut être d’un très léger râle de mécontentement. Toutefois je ne lui en tiendrais pas rigueur. Quand elle pénétra dans l’ancienne usine, après m’être retourné, je sautais sur le toit. D’un signe de main, je fis comprendre à mes renards qu’ils pouvaient vaquer à leurs occupations et revenir plus tard. À quelques pas seulement, se trouvait une trappe. Après l’avoir ouverte, je pénétrais à mon tour dans le bâtiment. Concentrant mon chakra dans mes pieds, je parvenais à m’accrocher au plafond. Tapi dans l’obscurité, Lyra ne pourrait pas me voir, même si elle regardait dans ma direction. Néanmoins, pour ma part, je pouvais observer ses déplacements. C’était d’ailleurs préférable si je voulais juger ses actions durant les tests.



Concernant le premier test, le but était simplement de savoir ce qu’il en était des réflexes de la jeune fille. Mais autant ne pas se leurrer. Pour un shinobi un minimum aguerri, il ne s’agissait là que d’une simple mise en bouche. Tout juste bonne à servir d’échauffement, à la rigueur. Patiemment, j’observais les mouvements de Lyra. Il fut très vite évident que l’adolescente était douée pour esquiver. On aurait presque dit qu’elle s’amusait. Comme si l’épreuve n’en était même pas une. C’était déjà un très bon point pour elle. L’esquive joue un rôle très important dans le Kenjutsu. Être en mesure de bien éviter les coups est une des clés de ce style de combat. Lyra assura même lorsqu’une plateforme fut détruite par un rondin. Comme si ce n’était pas un soucis, elle prit appui sur le bois et sauta à nouveau. En un temps record, elle venait de boucler la première épreuve.



Pour ce qui était de la seconde épreuve, là, il s’agissait bien plus de rentrer dans le vif du sujet. En effet, j’avais demandé à quelques ninjas du village de venir. leur but était simple :  tenter de blesser Lyra. Oui, le but était bien pour eux de lui faire mal. ils devaient y aller réellement. Cela peu paraître bien cruel de ma part. Cependant ils avaient pour consigne de ne pas utiliser autre chose que tu Taijutsu ou du Kenjutsu. Autrement dit qu’en plus d’être plus faibles que la jeune fille de base, ils étaient désavantagés. Ce que je cherchais en faisant cela, c’est observer légèrement comment combattait Lyra. Je me fichais bien de voir un vrai combat. L’idée était simplement de titiller ses réflexes au combat. Rapidement, je constatais que je ne trompais pas en disant qu’elle était douée en matière d’esquive. En fait c’était majoritairement ce qu’elle faisait. Utilisant agilité et esquive, elle réussissait à contre-attaquer efficacement. Pour être franc, j’étais plutôt satisfait par ce que je voyais. Certes, ceci n’était pas réellement représentatif de son niveau, mais j’avais vu ce que je voulais voir. La seconde épreuve était donc une réussite.



Enfin, venait le tour de la dernière épreuve. Pour être honnête, je n’allais même pas y assister. La seule chose qui importait c’était qu’elle arrive sur le toit. Je me fichais bien de regarder les moyens qu’elle mettrait en oeuvre pour y arriver. M’activant, je ressortis sur le toit en passant par la même trappe qui m’avait permise d’entrer. D’un pas rapide j’allais me poster plus loin sur le toit du bâtiment. Je me retournais alors et m’asseyais en tailleur. Ce que je faisais n’avait pas grand intérêt. Seulement de cette manière, lorsque la jeune fille sortirait, elle tomberait nez à nez avec moi-même. Donc oui, tout ceci n’était que pour le style, la mise en scène. Néanmoins, par déformation professionnelle, je savais que les apparences permettaient bien des choses. Ceci pourrait par exemple donner le sentiment que j’étais le dernier obstacle, que j’étais LA dernière épreuve. Bien que sur ce point, ce n’était pas faux. J’étais en effet convaincu par ce que je venais de voir. Mais il ne s’agissait que de tests simples. Rien de plus qu’un échauffement. Le véritable entrainement allait commencer quand elle surgirait.



Par chance, je n’eu pas à attendre bien longtemps. Une petite explosion creusa un trou dans le sol bouché. Lyra en sortit tranquillement et rangea son sabre. Je me trouvais à deux mètres d’elle. Lentement je relevais la tête vers elle. Mon regard était sévère, froid, comme à mon habitude il faut dire. Je n’avais absolument rien contre elle. Pour autant je n’étais pas ici pour rigoler. J’allais m’occuper de la jeune fille, et ce n’est pas sous prétexte de son jeune âge que je la ménagerai ne serait-ce qu’un peu. A mes yeux, c’était une kunoichi de Suna. Une protectrice du village, au même titre que moi, ou que n’importe quel Sunajin. Mon but était de l’aider à se perfectionner dans le maniement du katana. Et pour cela je serai sans pitié. S’il me faut la blesser, je le ferai. Tant qu’au final j’arrive à réaliser mon objectif. D’un geste assuré, je me relevais. Lui tournant le dos, j’avançais un peu plus loin sur le toit. En fait j’avançais jusqu’à une caisse que j’avais déposé hier. Dans celle-ci se trouvaient une vingtaine d’épées. Je m’emparais de la première.



Avec deux doigts, je fis signe à Lyra d’avancer vers moi. Ceci fait je lui lançais l’arme d’un geste sec. Je savais très bien qu’elle avait déjà un sabre. Seulement je ne voulais pas le briser durant l’entrainement. Lors d’un combat, je me fiche bien du sort de l’arme de l’adversaire. Mais un samouraï étant à l’image de son sabre, même si Lyra n’en est pas une, je ne peux pas me permettre de briser la sienne. Grâce aux nombreuses armes que j’avais prise, je pouvais ne pas retenir mes coups. Ceci était d’ailleurs préférable afin de pouvoir entrainer la jeune fille au mieux. Ma main droite se posa sur la garde de Tsume Fokkusu. D’un geste lent mais précis, je dégainais me précieuse lame dans un bruit métallique si familier. Pointant l’arme en direction de Lyra, je posais ma main gauche sur la garde, en dessous de la droite. En bon samouraï que j’étais, je respectais le fait que je doive normalement toujours utiliser Tsume Fokkusu à deux mains. Raison pour laquelle il n’existe pas le moindre samouraï qui soit manchot. Je resserrais mon étreinte sur la garde de l’arme. Presque d’un bond, je m’élançais vers la jeune fille. Je lavais ma lame au ciel, sur ma gauche. Arrivé au niveau de l’adolescente, j’allais abaisser la lame avec vitesse et puissance. Cette technique se nommait Iaigiri. Je n’avais pas pour but de tuer Lyra. Seulement lui faire la démonstration d’une technique que je lui enseignerais peut-être si j’étais satisfait de son niveau. Si elle tentait de parer le coup, ce que logiquement elle ferait vu ma vitesse, je briserai son arme. Bien sûr, j'arrêterai le coup avant de toucher son corps. Quoiqu’il en soit, j’étais curieux de voir ce qui allait se passer.

La lame de mon arme fendit l’air. Le Iaigiri était une attaque d’une puissance folle. Bien entendu, Lyra n’état pas mon ennemi, jamais je ne lui porterais un coup fatal. Il ne s’agissait là rien de plus que d’un entrainement. Pour autant, la force que je mettais dans le coup n’était pas factice. Sans que je ne veuille la blesser, il fallait bien tout de même que je puisse voir ce qu’elle valait réellement. La faire combattre contre des chuunins n’était pas représentatif. Alors que je tentais briser son arme, je la vis partir sur le côté. Bien, ses réflexes étaient bons. Il est vrai que je n’étais volontairement pas à ma vitesse maximale, pour lui laisser justement une possibilité d’esquiver. Néanmoins ça restait impressionnant. Concernant son arme, elle n’eut vraisemblablement pas le temps de la retirer de l’axe de mon attaque. Sans rencontrer la moindre résistance, Tsume Fokkusu trancha net son sabre. C’était comme couper du beurre. Rien de plus simple. La jeune fille posa alors sa main sur mon épaule gauche tout en sautant. En y prenant appui elle fut en mesure de passer littéralement au dessus de mon corps et atterrir non loin de la caisse d’arme. Lyra lança vers moi ce qui restait de son arme. Sans m’inquiéter le moins du monde, je me contentais de présenter le dos armée de mon bras gauche. La lame brisée vint alors se ficher dans mon armure. M’aidant de Tsume Fokkusu, je l’en retirais d’un geste rapide.


Immobile, je me contentais de regarder Lyra. Cette première esquive de sa part était des plus réjouissante. Peut être que je pourrais en effet faire quelque chose. Il était déjà clair que cette jeune fille était douée en terme d’esquive. Sa vitesse était grande. Oui, elle avait les qualités que je recherchais. Toutefois, jusque là, je n’avais pas encore testé réellement sa maîtrise de l’arme. Après avoir fais craqué ma nuque, je fis quelque pas vers elle. Lentement, je levais mon arme vers elle. Le message était clair, je désirais effectuer un échange de coups. Comme je ne voulais pas qu’elle puisse s’échapper d’une manière similaire à tout à l’heure, j’allais aller un peu plus vite. C’est là qu’une série de coups commença. Il n’était pas possible pour elle d’avancer ou de reculer. Pour une raison toute simple, j’avais une plus grande portée qu’elle. En plus bien sûr de la surpasser en terme de Kenjutsu. Il était clair que je la dominais. Néanmoins, aucun de mes coups n’avait pour but de la blesser. A chaque fois, je m'efforçais de réaliser des attaque simples à bloquer. C’était un test. Afin de voir si elle savait vraiment se débrouiller l’arme à la main.L’échange de coups ne dura pas plus d’une minute. Ayant obtenu ce que je désirais, il m’incombait de cesser cela. Ce que je fis en bondissant en arrière. Me retrouvant alors à deux mètres de la jeune fille, je cessais tout mouvement.


Lyra savait utiliser une lame. D’autant plus qu’il ne s’agissait pas de sa véritable lame. Ce qui bien sûr l’handicapait quelque peu. Il faut dire que pour ma part, j’ai tellement combattu avec Tsume Fokkusu que je la considère comme un prolongement de mon corps, une fois qu’elle est dégainée. Alors en être privé réduit légèrement mes compétences en Kenjutsu. Bien entendu, ça n’est pas grand chose. Mais pour un expert comme moi, dans un combat face à un adversaire qui m’égale l’arme à la main, ce peut être suffisant pour être vaincu. Jusqu’à maintenant, j’étais encore gentil avec Lyra. On peut même dire que je la ménageais. Mais maintenant que je l’avais bien étudié, je pouvais être un peu plus sérieux dans mes attaques. Et c’est bien sûr ce que j’allais faire. Ce, tout de suite. Je commençais à concentrer mon chakra. En vitesse, je le fis se répandre dans Tsume Fokkusu. En me concentrant un peu, je faisais sortir mon chakra de la lame. Alors qu’une aura bleue nimbait mon sabre, je l’orientais vers la droite, afin que sa pointe ne vise plus Lyra. Immédiatement après, je fis s’allonger l’aura de chakra sur deux mètres. Cette technique est courante chez les samouraïs. En fait il s’agit de la base. On l’apprend très jeune. Ayant de surcroit une maîtrise de mon chakra presque parfaite, grâce à mes compétences en Iroujutsu, ma maîtrise de cette technique était l’une des meilleures au monde. Bien sûr, Fûma pouvait largement rivaliser avec moi. Toutefois, je me demande bien si je ne contrôle pas mieux mon chakra. Après tout, il est admis que les ninjas médecins sont dotés d’une immense dextérité en terme de contrôle du chakra. Ayant donc à présent une portée de plus de deux mètres avec Tsume Fokkusu, j’effectuais en vitesse un arc de cercle de droite à gauche vers Lyra. Esquiver ceci ne devrait pas être bien compliqué pour elle. Toutefois, réussir à m’approcher à nouveau pouvait se révéler compliqué. Ayant dorénavant une portée bien plus importante, j’avais un gros avantage.

Ne laissant pas la moindre chance à Lyra d’esquiver, j’envoyais la lame de Tsume Fokkusu à pleine vitesse. Mon sabre était bien trop rapide pour la jeune fille. Cependant il semblait qu’elle ne cherchait pas à s’enfuir. Pourquoi ? Pensait-elle que ma lame de chakra ne la toucherait pas ? Non. Vraisemblablement pas. Alors elle devait logiquement avoir une technique en réserve. Quelque chose qui allait lui permettre de ne pas succomber face à cette attaque pourtant si basique. C’est donc tout en exécutant mon assaut que je m’occupais d’observer les agissements de Lyra. Elle restait immobile. Je vis soudain autour de sa lame une aura venteuse. D’un geste rapide, elle alla mettre son arme sur la trajectoire de la mienne. La puissance des deux jutsus sembla se valoir. Résultat, nous nous retrouvions dans un duel de force l’arme à la main. Bien sûr, ma supériorité physique n’était même pas remise en cause. Il aurait fallut être bien bête pour ne pas voir que j’avais l’avantage. Lyra en tout cas le remarqua. Sans attendre bien longtemps, la jeune fille bondit en arrière. Rompant ainsi le duel auquel nous nous livrions alors. Voilà ce que je voulais voir, des technique ninjas utilisées savamment. Il serait hypocrite de dire que je n’étais pas impressionné. Après tout, depuis le début, Lyra ne cessait de contrer ou esquiver la moindre chose qui lui faisait obstacle. Et même si me vaincre semblait presque impossible en n’utilisant rien d’autre qu’une lame, l’adolescente faisait montre d’une admirable volonté.



Alors un peu plus loin de moi de moi, la jeune fille s’immobilisa à nouveau. D’un air fier elle commença à me fixer. Qui y’avait-il ? J’écoutais patiemment ses dires. Pour commencer elle semblait fière d’avoir été en mesure de nimber son sabre de chakra pour en faire une arme plus puissante. Malheureusement, je ne pouvais aucunement aller dans son sens cette fois-ci. Pourquoi ? Eh bien simplement car comme je l’ai déjà dis, nimber son arme de chakra n’est pas forcément très compliqué. C’était bien utilisé dans le cas présent, toutefois cela restait fort décevant. Qu'imaginait-elle en me disant cela ? Que je serais surpris peut-être ? Non, loin de là. Je maîtrisais technique similaire depuis une vingtaine d’années. Kami no Kitsune en personne m’en soit témoin, je n’en avais rien à foutre. La seconde partie de son allocution était plus, provocante dirons-nous... Il semblerait que malgré ma grande vitesse et surtout ma maîtrise extrême du sabre, Lyra était en mesure de parer mes coups. Vraiment ? Parer mes coups, rien que ça. Pareille idée n’était pas courante, c’était très audacieux de sa part que de croire ceci. Malgré tout un sourire germa sous mon masque. Sans pour autant que mon regard ne change de beaucoup. Si Lyra pensait pouvoir me dominer, elle allait vite déchanter.



Jusque là, j’étais gentil avec elle. Il était temps de s’y mettre un peu plus sérieusement. De toute manière j’avais presque vu tout ce que je désirais voir. Ce coup-ci, je serais un peu plus stratégique envers la jeune adolescente. Lentement je fis rentrer Tsume Fokkusu dans son fourreau. Ma main gauche vint saisir un objet dans ma sacoche, pendant que de ma droite je m’emparais d’un simple kunai. Bien, tout ceci allait aller vraiment très vite. Je concentrais du chakra dans mes pieds. Bien sur, à l’oeil nu c’était impossible à discerner. Ceci allait me permettre d’augmenter de manière non négligeable ma vitesse. D’un geste net et rapide, je lançais l’objet de ma main gauche en direction de Lyra. Il s’agissait d’une bombe-flash. L’explosion lumineuse retentit bien avant que la jeune fille ne puisse ne serait-ce que comprendre ce que je venais de lancer. Profitant de la supposée cécité de Lyra, je fonçais vers elle en utilisant toute la vitesse que j’avais. Aussi rapide que je le pouvais, j’effectuais un léger arc de cercle autour d’elle afin de me retrouver derrière elle. Une fois cela fait, j’allais simplement poser la lame de mon kunai sur nuque, signifiant que le test était enfin terminé. Et si l’adolescente tentait de faire quoique ce soit quand elle me saurait dans son dos, il me suffirait simplement de combattre un petit moment avec mon kunai. Connaissant mon niveau ça ne devrait pas être bien compliqué.

L’action combinée de ma vitesse et de l’aveuglement de la chuunin me permit de passer dans son dos sans qu’elle ne puisse même le comprendre. Quand je me retrouvais en position, j’armais mon bras. D’un geste rapide et précis, je plaçais la lame froide contre la gorge de Lyra. Bien entendu mon but n’était pas de la tuer, ni même de blesser ne serait-ce qu’une peu son petit cou fragile. En fait, j’avais simplement désiré lui montrer qui était le meilleurs. Il est impossible d’affirmer que dans un vrai combat shinobi j’aurais gagné. Peut-être même bien que non. Ma puissance est misérable face à celle d’un démon, je ne suis rien de plus qu’un insecte. Toutefois, l’arme à la main, il ne faisait aucun plis que j’étais plus fort. Bien sûr, ceci n’est pas inné, des années de pratique avaient étés nécessaires. Avec le temps, je pensais vraiment que Lyra deviendrait une sabreuse de qualité. Seulement, il faudrait des années d’entrainement et de pratique. La jeune fille lâcha son arme et leva les mains en l’air. J’entendis un bravo sortir de sa bouche. Comme je l’ai déjà expliqué, la victoire était forcément mienne avant même le début du combat. Je ne dirais donc pas bravo. Si encore j’avais défais Fûma à l’épée, je ne dis pas... Mine de rien, malgré une apparente défaite de Lyra, elle venait de passer avec succès mon test. Ce que l’on pouvait au final déclarer être une victoire.



Lentement, je reculais d’un pas. Tout en prenant soin de ne pas érafler la peau du cou de Lyra. Un pas de plus, un troisième, pendant que je rangeais le kunai dans son étui. Je n’en utilisais pas souvent. Il vaut presque toujours mieux que j’utilise Tsume Fokkusu. Elle n’est pas qu’une vulgaire pièce de métal taillée comme l’est un kunai ou encore un shuriken. Un samouraï est comme son sabre. Outre le fait que je sois le fils de Mifune, chef des samouraïs, j’ai pu par moi même constater la véracité de cette adage. Tsume Fokkusu est faîte d’un alliage du même nom, la griffe du renard. On ne peut le trouver qu’au sommet du Mont Kitsune. Sa forme est celle du sabre de celui qui me surpasse, et de loin. Tsume Fokkusu rappelle donc mon attachement aux Renards du Mont Kitsune, en plus de montrer le paradoxe entre rivalité et admiration que je porte à Fûma. Ceci est à mes yeux suffisant pour dire que le samouraï est comme son sabre. Comme à mon habitude, je fixais mon interlocutrice droit dans les yeux. Sous mon masque je souriais. Il était clair que je pourrais avec le temps faire quelque chose de cette gamine. Bien que mon poste au sein du village ne m’autorise pas à avoir un élève, je dois bien admettre que de transmettre une partie de mon savoir à quelqu’un me plaisait. Je levais légèrement mon bras gauche et tendais mon pouce. Geste simple, clair et net. Lyra comprendrait de suite que je la félicitais.



La dernière épreuve était terminée. Le verdict était tombé. Il ne manquait plus qu’à passer à la suite des festivités. De la main droite je fis signe à la chuunin de me suivre. Sans même attendre la moindre réponse de sa part, je m’emparais de la caisse d’armes avant de bondir sur un toit à ma gauche. Sautant sur les toits des maisons, j’avançais à travers le village. Le chemin que j’empruntais était celui des terrains d’entrainement. Disons que s’entrainer sur le toit d’un hangar désaffecté n’est pas la chose la plus indiquée. Comme nous n’étions pas très loin, il ne fallut pas bien longtemps afin d’arriver à destination. Quelques secondes après avoir atterri, je lâchais la caisse au sol. Pfiou, c’était tout de même lourd à porter... Sur le terrain où nous nous trouvions on pouvait voir une multitude de mannequins. Idéal pour s’entrainer, vous le savez déjà bien sûr. Avant de faire quoique ce soit, j’attendais de bien capter l’attention de Lyra. Une fois cela fait, Tsume Fokkusu fut libérée de son fourreau. Deux mètres devant moi se trouvait la jeune fille. Dans le vide j’effectuais le mouvement du Iaigiri. De manière lente et précise. l’idée était déjà qu’elle apprenne le mouvement parfaitement avant d’aller plus loin. On ne dirait pas comme ça, mais il lui faudrait plusieurs jours, rien que pour cela. La technique ne consiste pas seulement en un coup d’épée oblique. Il faut serrer l’arme d’une certaine manière, établir un axe parfaitement défini. C’est très compliqué, même pour un initié au Kenjutsu. Je rangeais l’arme et allais me poster aux côté de Lyra. Elle risquait de ne pas bien apprécier cela, mais à chaque erreur, je la corrigerais directement. Le bras un peu trop haut ? Je le baisserai de suite. Que l’entrainement commence.