Le Barbecue

Kôga Shirayuki
Itachi Uchiha

Pensif, et assis dans mon bureau, je feuilletais le Bingo Book. Une à une, j’examinais les pages. Il y’avait là de nombreux déserteurs. Au sein de mon village, les plus connus étaient Mukade et Sasori. Tous deux étaient marionnettistes. Et immensément puissants. Alors que je regardais plus en détails les différentes primes du village caché des feuilles, un visage attira mon attention. Lui. Si j’avais su qui il était à l’époque... Ce Uchiha, ce dénommé Itachi, je l’avais déjà rencontré par le passé. Mais je ne savais alors pas qui il était, son crime venait d’être commis moins d’une semaine auparavant. Il n’était donc pas encore dans le livre lors de notre rencontre. Je me remémorais ce jour. C’était il y’a 6 ans. Alors tout juste trentenaire, je venais de rejoindre Suna depuis quelques jours seulement...


Quelle chaleur dans ce foutu désert. Je cuisais littéralement. Moi qui toute ma vie avait vécu au pays du Fer, le choc était rude. Je pouvais parfaitement résister aux températures les plus froides. Me réchauffer lors d’une tempête, survivre à une avalanche, changer la neige en eau pour ne pas en manquer. Mais là... Que diable faisais-je ici ? J’étais un homme des montagnes, pas un homme du désert. Je me demandais même si un jour j’arriverais à me faire à ce climat. Néanmoins, pour le moment, j’étais bien content. La raison ? On m’avait confié une mission. Ma toute première mission. Avant de savoir quel poste on allait m’attribuer, mes supérieurs désiraient voir ce dont j’étais capable. Le grade de Jônin m’avait donc été donné pour le moment. Ma mission m’envoyait à Tanzaku. Le but était on ne peut plus simple. Escorter un riche homme d’affaires. Il craignait pour sa vie et je devais m’assurer que rien ne lui arrive. Ce n’était qu’une simple mission de rang C. Mais après tout il fallait que je fasse mes preuves. Même si c’était un peu aisée pour mon niveau.. Qu’importe. Après avoir fais mon barda, mes renards sur la tête, les épaules, et le dos ; nous partions en direction du pays du Feu. Ce ne serait que la seconde fois que je me retrouverais là bas. Il faut dire que je n’avais pas beaucoup voyagé depuis ma naissance. J’avais grandi au pays du Fer. J’y avais acquis le majorité de ma puissance actuelle. Je vivais principalement au Mont Kitsune avec Maître Bokuden et sa famille.


Le voyage vers Tanzaku fut long. Principalement à cause de la chaleur. De plus, nous avions été victimes d’une tempête. Non habitué à ce genre de phénomènes, je m’étais fais avoir comme un bleu. Résultats des comptes, il nous fallut presque une semaine pour rejoindre la ville. C’était vraiment honteux, et le riche homme que j’escortais me le fis bien comprendre. Plusieurs fois même. J’eu envie de lui mettre mon poing dans la tronche pour qu’il se taise. Mais je n’en fis rien. Je préférais prendre sur moi et ne pas y faire attention. Ma mission étant terminée, j’avais le loisir de faire ce qui me semblait bon. Cette ville était vraiment surprenante. Il y avait tant à faire que je ne savais même pas choisir. D’un pas lent, je me promenais donc. Il régnait une odeur de nouriture. Pour cause, on pouvait trouver des tonnes et des tonnes de vendeurs ambulants. Ils proposaient tant des calamars que des brochettes, en passant aux glaces et aux boissons alcolisées. Il y’avait vraiment de TOUT. La main sur le garde de mon épée, je continuais de marcher. Un renard sur la tête, un sur l’épaule gauche, un sur la droite, et je portais le dernier de mon bras gauche. Je préférais ne pas les laisser vagabonder, ils risquaient de foutre un bordel monstre. Et je ne pouvais pas me le permettre. Bien que je ne porte pas le moindre signe du village de Suna, j’en étais actuellement un représentant. Être irréprochable était une obligation absolue. Passant devant des auberges, je mes fis interpeller maintes fois. Des femmes plantureuses, vêtues de manière aguichante, ne cessaient alors de me demander de venir. Je baissais la tête et faisais mine de ne rien entendre. Les femmes m’étaient un luxe interdit. Je passais donc mon chemin.


Finalement tout ce qui m’intéressais, c’était de prendre un bon gueuleton pour fêter la réussite de ma première mission. J’allais faire cela dans la forêt avec mes renards adorés. Un bref coup d’oeil à mon porte-feuille m’apprit que je pouvais prendre une quantité de nourriture assez importante pour l’occasion. Tout d’abord, je cherchais un boucher. Ce ne fut pas le plus simple des personnes à trouver. Mais finalement j’y parvenais. Mes renards s’excitaient à cause du fumet de la viande. Je sortais mon porte monnaie, lui tendais quelques billets. Il les saisit, attendant ma commande. C’est alors le renard posté sur ma tête qui lui répondis. L’homme eut un sursaut et tomba presque à la renverse. Je ne pouvais m’empêcher de sourire sous mon masque. Souvent le don de parole de mes renards faisait cet effet là. Décontenancé, l’homme parvint tout de même à reprendre son calme. L’air ébahis, il me remit la commande. Afin d’accompagner cela, j’allais acheter quelques sauces non loin. Fut ensuite le tour de la boisson. Bien que je limite extrêmement ma consommation d’alcool, il s’agissait là d’un grand évènement. Mon choix se porta donc sur un pack de six Konoheineken. Comme il me restait un peu d’argent, je lapidais le reste dans des desserts sucrés sous forme de brochettes. Une fois tout cela en ma possession je sortais de la ville.


Mes renards descendirent de mon corps pour se dégourdir les pattes. Nous avancions alors sans avoir où nous allions. Je cherchais simplement un cadre agréable pour le repas. Après quelques dizaines de minutes de marche, nous tombions devant un petit étang. Voilà qui serait parfait. Je posais les affaires au sol et partais chercher de quoi faire un feu. Il me fallut là aussi quelques minutes afin de rassembler assez de brindilles, puis de bois de plus grosse taille. ceci, pour alimenter le feu une fois qu’il aurait bien prit. Bien sûr, faire un feu ici était on ne peut plus simple. Quand on pense au fait que je suis capable de le faire dans un pays enneigés. Alors dans un endroit pareil, pas le moindre challenge. Assis par terre devant mon feu, j’allais commencer. Quand soudain je vis une personne venir dans ma direction. Je posais instantanément la main sur la garde de mon katana. Qui que ce soit, s’il montrait la moindre intention hostile, je m’occuperais de lui. Le cas échéant, peut être partagerait-il mon repas ?

Le Barbecue

Kôga Shirayuki
Itachi Uchiha

Immobile, j’attendais. Je patientais. Toujours la main sur la garde Tsume Fokkusu, je laissais l’homme venir à moi. Mon regard était sérieux. J’étais prêt à en découdre à la moindre intention hostile. Seulement, à mesure qu’il s'approchait, je constatais immanquablement qu’il était jeune. Un faciès d’adolescent, une taille inférieure à la mienne. Ceci étant dit je fais mon mètre quatre-vingt-dix, rien d’étonnant à ce que je sois plus grand que lui. Après tout, je connais bien peu de personnes qui font ma taille. Mon regard balayait le jeune homme qui me toisait à présent. Des vêtements simples. Un civil ? Non. Il portait un bandeau au front. Dessus se trouvait le symbole du village caché des feuilles.  Peut être l’héritage d’un parent décédé ? Ou alors était-il bien ninja ? Un bref coup d’oeil vers sa jambe me confirma qu’il l’était bien. En effet, il portait un étui à kunais. Ainsi donc j’avais en face de moi un jeune ninja de Konoha. Ce n’était pas le premier membre de ce village que je croisais. Par le passé j’avais déjà éliminé plusieurs de leurs membres. Je n’en tirais pas la moindre satisfaction. Tuer me déplait. Je hais cela. Malheureusement en tant que samouraï, je porte un sabre. Et porter une arme signifie une chose. Que l’on est conscient que l’on peut être amener à tuer. Ou bien à être tuer. Je sais cela. Néanmoins, la difficulté reste grande pour moi, grande pour que j’accepte pleinement cela. Après tout, je ne suis pas un assassin... J’ai déjà tué, mais c’était pour protéger ma vie, mes renards, ou ma famille. Jamais je ne l’avais fais pour mon propre profit, ou par plaisir. Et jamais ceci n’arriverais. Je m’en étais fais la promesse.Tout cela pour dire que je me trouvais face à un jeune shinobi de Konoha.


Il était calme. Son visage ne trahissait pas la moindre émotion. Il était véritablement impassible. Il en allait de même pour son regard. Là non plus, on ne pouvait pas trouver la moindre trace d’émotion. Rien ne transpirait de ce ninja. Rien hormis le calme et la maîtrise de soi. Le contrôle absolu de son corps et sa psyché. C’était vraiment très intéressant. Je respectais un pareil niveau de contrôle de soi. Vraiment. Ce jeune homme commençait déjà à m’intéresser. Et puis il était bien jeune. Peut être au grand maximum âgé de 18 ans. Mais pas plus. Alors il ne devait pas être très puissant. Bien sûr, je ne dis pas que l’âge joue sur la puissance. Mais couramment, un jeune ninja n’est pas encore très puissant. Ainsi, sa présence ne devait donc nullement être un danger pour moi. Après réflexion, je considérais qu’il n’était pas mon ennemi. De plus s’il avait voulu me défaire, il m’aurait attaqué depuis bien longtemps. Vraisemblablement pas inquiétés le moins du monde, mes renards avait déjà commencé à engloutir leur part de viande. Fichus gloutons va... Sous mon masque, mon visage se radoucit. Mon regard devint aussi bien plus aimable. Je n’étais plus sur la défensive. La main posée sur ma lame s’en délogea. Je réfléchissais quelques instant. Tout en analysant mes réserves de nourriture. Il y avait largement de quoi bien nourrir deux personnes. Ceci, même en retirant la part de mes renards. Je lançais un bref regard vers le jeune homme. J’entendis alors son estomac en train de s’exprimer. Un petit sourire se dessina sous mon masque. La décision semblait prise. J’allais inviter le jeune homme à partager mon repas. De la paume de ma main droite, je tapotais le sol en faisant signe au ninja de s’assoir grâce à un coup de tête. Le jeune shinobi s’exécuta. Je prenais alors deux brochettes que je mettais sur le feu. J’avais préparé au préalable un petit support afin de faire cuir la viande sans devoir la tenir à bout de bras. Voilà qui était fort pratique ma foi. Le jeune homme n’avait encore rien dit. Cette situation devait changer. En me penchant vers la gauche, je saisissais Aokitsune. Comme il mangeait, il résista un peu. Mais le fait que j’insiste lui fit comprendre qu’il devait lâcher sa viande. Je le posais sur mes genoux et lui donnais un morceau de la brochette que je venais de mettre au feu. Mes doigts vinrent le caresser. Ce n’était pas une marque d’affection. Je désirais simplement m’exprimer par le biais de mon renard comme je savais si bien le faire. Il tourna sa tête vers moi, soupira, puis la tourna vers le jeune homme. Alors qu’il le fixait de ses beaux yeux bleus il prit la parole.

«Il veut connaitre ton nom et savoir ce que tu fais ici. Lui c’est Kôga Shirayuki, samouraï du pays du Fer. On est tous ensemble ici pour... disons une mission. Ah oui, et il veut que tu te joigne à nous pour partager notre repas.»

A peine eut-il terminé qu’il bondit de mes genoux et partit finir de déguster sa viande avec ses frères. Un estomac sur pattes? Tous des estomacs sur pattes si on veut simplifier la chose en fait. Je saisissais deux canettes de Konoheineken. En gardant une pour moi, je lançais la seconde au jeune homme. Je l’ouvrais sans perdre de temps, levais le bras vers le shinobi. Santé. De ma main gauche, je levais légèrement mon masque, afin de dévoiler ma bouche. Je posais la canette métallique à mes lèvres de l’autre. Je prenais plusieurs gorgés de ce doux breuvage. De toutes les bières que j’avais goûté durant ma vie, c’était la meilleure. Un délice, un ravissement pour le palais. Pas trop alcoolisé, mais pas trop peu non plus. Un mélange subtil entre l’alcool et la saveur de l’orge. Immédiatement après avoir terminé de boire, je rabaissais mon masque. Tournant ma tête vers le ninja, j’attendais une réponse.