Le souvenir commence à la cicatrice

Depuis toujours, il vouait un amour sans fin pour son Village. C’était sans aucune once d’hésitation, de quelconque peur, qu’il s’investit dans le monde cruel qu’était le monde shinobi. Pour lui dans le monde Shinobi, le fort vit et le faible meurt, c’était les principales motivations de sa soif d’enseignement. Ce n’était pas l’élève qui restait sur ses acquis ou encore le talentueux qui ne comptait que sur ce que la génétique lui avait confié ; au contraire, plus talentueux qu’Akashiro c’était rare et plus rigoureux que lui d’autant plus. Car malgré ses facilités, il ne cessait jamais d’apprendre et de se perfectionner.

De tous ses camarades, il était le plus grand en taille et celui qui avait le regard le plus assuré. Ses Professeurs à l’Académie Ninja ne manquaient jamais de le complimenter et de le placer comme figure exemplaire pour les autres élèves. Ce qui était étonnant, c’était que les élèves ne le détestaient pas. En fait, son histoire touchait la plupart des personnes présentes. Tout le monde parlait de lui comme d’un loup solitaire, nombreux étaient les parents à s’attrister en voyant l’enfant qu’était le Prodige Akashiro lorsqu’il rentrait tard le soir, seul.  

Honorable. C’était souventes fois ainsi que l’on décrivait le garçon à la chevelure magenta. Tout le monde respectait Akashiro, personne ne le jalousait ou cherchait à lui faire du mal. Il était admiré de tous les élèves et les Instructeurs en profitaient pour motiver les classes. C’était un enfantelet qui restait sur son quant-à-soi, Akashiro n’était pas bavard ou turbulent.  

En ce coucher de soleil, le ciel était orangé. La chaleur redescendait et l’animation de l’activité des villageois s’atténuait. Le jeune Genin n’avait rien fait de la journée si ce n’était faire des pompes et des tractions pour garder une forme physique acceptable. Quand subitement lui était venu de se rendre à l’Académie. Il avait envie de se souvenir de l’ancien temps et de voir les évolutions de ces 5 dernières années. Alors, le Genin enfila sa veste et sortit en dehors de sa propriété pour se rendre à l’Académie.

Sur la route, l’on pouvait considérer de jeunes enfants en présence de parents rentraient des heures d’études de l’Académie. Cela créait en Akashiro un long moment d’absence, car il eut des centaines de souvenirs lui venant. Il aimait bien courir en rentrant et améliorer son record. Ou de se mettre en difficulté pour être encore plus méritant à l’arrivée. Alors qu’il était dans ses pensées, sans se rendre compte, il arriva sur le lieu.

Lorsque le requin sanglant se montra, son envergure impressionna les plus petits ainsi que les Instructeurs. Du haut de ses 1m90, tout semblait de petite taille autour de lui. Par chance, son ancien Instructeur était présent à la sortie de classe des étudiants et s’approcha du Genin. L’Instructeur semblait comme émerveillé et à la fois frappait d’étonnement en voyant que le petit enfant qu’il a connu, talentueux puis finalement condamné à ne jamais mettre ses talents en avant suite à une chute vertigineuse du haut d’une montagne, était sur ses deux jambes plus fortes et plus fier que jamais. Akashiro portait à son front le Bandeau d’appartenance à Kumo.  

L’instructeur se mit alors à ressasser l’époque où Akashiro était une tête de classe, il parlait haut et fort de ses talents, il attrapait les étudiants sortant de l’Académie Ninja pour leur contaient l’histoire de son élève avec une passion gigantesque. Tellement gigantesque qu’elle gênait Akashiro qui ne savait plus où mettre de la tête. Puis le Professeur s’arrêta et s’interrogea sur la guérison de son élève.

« - L’Irou Jutsu d’une dame très expérimentée m’a sauvée. Cela a été dur, mais aujourd’hui, je peux continuer à errer sur la voie du Shinobi »

Sous le choc de nouveau, il continua son interrogatoire en demandant à Akashiro pourquoi il n’avait pas participé à l’examen Chuunin s’il avait guéri, pour L’Instructeur il n’aurait fait aucun doute que cet Examen aurait été d’une facilité extrême pour un Prodige tel que lui. Alors, le Prodige répondit abruptement.

«  - Les études. J’ai quitté la voie ordinaire du Shinobi en prenant un détour des plus particuliers. »

L’instructeur tira sa révérence et le lieu commençait à se vider, plongeant les alentours de l’Académie dans une placidité abyssale. Le jeune Genin s’assit non loin contre le tronc d’un arbre en se ressassant continuellement son ancienne vie.  

Mais, un homme étrange à la peau métisse était non loin, lui aussi, présent sur les lieux alors que plus personne n’y traînait. Sauf ces deux-là. La réserve d’Akashiro faisait qu’il ne chercha pas à entrer en contact avec cet homme. Néanmoins, peut-être que ce dernier créerait le contact entre eux.

Il n'y a qu'une morale : vaincre tous les obstacles qui nous empêchent de nous surpasser.

Se lamenter sur le passé n’avait aucun intérêt. Le souvenir était important, non pas pour se laisser aller à la mélancolie, mais plutôt pour passer une étape, pour sortir plus fort d’une mauvaise expérience. Ainsi, Akashiro cessa de penser aux mauvais moments de sa vie pour ne penser qu’aux meilleurs.

De retour à la réalité, ce silence sourd faisait bourdonner les oreilles du jeune Génin. Il n’y avait que le bruit des feuillages qui se faisaient ouïr. L’herbe à ses pieds était d’un céladon remarquable et il ne put s’empêcher d’arracher l’herbe pour la lâcher peu de temps après. Une logique là-dedans ? Aucune. C’était absurde, mais c’était un comportement ordinaire chez le Prodige lorsqu’il s’ennuyait d’une situation.

Peu avant, Akashiro avait remarqué la présence d’un métisse visiblement pas n’importe lequel. Il y avait comme une aura particulière qui jaillissait du corps de cet homme. C’était une sensation étrange sûrement liée à une sorte d’instinct que détenait l’homme à la chevelure rougeâtre. En effet, ce personnage dégageait une pesanteur effrayante lorsqu’on essayait de s’imaginer l’affronter et pourtant il n’avait pas l’ombre d’une caractéristique appartenant au Mal.

Le soleil quant à lui commençait à se coucher pour de bons, la température redescendait ainsi que la luminosité qui s’atténuait à mesure que le temps défilait. La journée semblait finie alors le Genin s’apprêtait à partir pour de bons afin de ne pas perdre plus de temps qu’il n’en perdait déjà. Quand inopinément la personne décrite tantôt apparut face au Prodige, qui dans un élan de crainte s’écarta en reculant, dégainant par automatisme un Kunai fermement tenu avec un regard vil des plus féroces.

L’homme se présenta dès lors à Akashiro, qui ne sentant plus le danger, rangea le Kunai détendu dans la paume de sa main, à l’intérieur d’une poche de son pantalon. Il observa fixement la personne se présentant à lui. Après tout, elle voulait peut-être un renseignement et le Prodige arborait alors un regard des plus sérieux. Ce qui étonna le Genin, par ailleurs, était ce côté nonchalant que le faciès de l’homme arrivait à faire percevoir. Il n’y avait pas que le faciès qui était nonchalant, l’attitude, elle aussi l’était. Tout en ce personnage était … mou. Le métisse semblait relaxé, sans stresse, Akashiro aurait pu être un shinobi expérimenté pouvant prendre son approche comme une menace et aussitôt réagir. Détails qui montraient que ce n’était pas un simple shinobi qui se présentait devant lui. Pour avoir une telle aisance, une telle confiance, il fallait de quoi se défendre. Il tutoyait Akashiro, sans gêne. Chose qui ne le dérangeait pas, mais, qui toutefois savait créer une nouvelle fois en lui, une sensation de stupéfaction face à tant de culot.

Le Métisse s’appelait Darui et ce qui congela le sang du Genin était la suite. Bras droit du Raikage ? Le genre de personne que l’on pense ne jamais rencontrer une seule fois dans sa vie. Le genre de chose qu’on ne veut même pas imaginer, car on se dit que c’est une chance qui n’arrive qu’aux autres. Mais, non, le bras droit du Raikage était bien en face de lui et ce dernier ne le faisait pas du tout remarquer montrant une certaine modestie. En fait, il n’avait sûrement pas besoin de le faire remarquer. Lorsqu’on est le Bras droit du Raikage, on est respecté et connu de tout le village. Du moins, à priori, des personnes les plus ancrées dans le fonctionnement de Kumo.

Néanmoins, la perspicacité d’Akashiro revint peu de temps après. L’étonnement était tout à fait ordinaire, mais, continuait à l’être après l’évènement n’était qu’autre que sot. En observant Darui, il considéra un dossier que le haut gradé tenait dans ses mains. Le Prodige se doutait qu’il s’agissait de lui dans ce Dossier et que Darui s’était présenté à lui pour éclaircir sa personnalité. Dans quel but ? Akashiro ne le savait point or, il comptait fermement finir par le savoir.

Le requin sanglant devait répondre aux interrogations de ce Darui. Chose difficile quand on a en face de soi, un type qui semble ennuyé en toute circonstance. Aucune lueur ni vivacité dans le regard. Rien qui donnait envie de répondre avec conviction. Pourtant, Akashiro le fit, avec un regard convaincu, droit dans les yeux de Darui.

« - Vous souhaitez connaître tout cela pour quelle raison ? »

Akashiro s’arrêta froidement. C’était le genre de question qui pouvait donner une impression d’arrogance venant d’une personne hiérarchiquement plus faible. Mais, l’assurance du Prodige faisait qu’il n’en avait rien à battre des règles de vies au sein des hiérarchies. Quand, il s’agissait de lui, il se permettait aussi d’affirmer son caractère. Effectivement, le faciès du Métisse n’était pas des plus agréables à observer néanmoins celui d’Akashiro non plus. Le Prodige avait le regard hautain et les traits du visage assez ferme, en d’autres mots ;il tirait la gueule. Ce n’était pas écrit dans le Dossier, élève avec un caractère de merde. Car lorsqu’il s’agissait d’activité pour son devenir en tant que shinobi, il ne se faisait jamais remarquer négativement. Il prenait l’entraînement, les études théoriques très à cœur à l’Académie Ninja et il continue toujours de prendre ces choses-ci à cœur.
Le Prodige continua alors sur sa lancée et lança.

« - Vous débarquez de nulle part et je dois révéler les fins fonds de ma personnalité à une espèce de Bras-Droit qui tire une tronche de cadavre. »

Wow ! Il venait de le faire. Akashiro venait de lâcher son caractère en pleine nature et notamment pas devant n’importe qui. Le Bras Droit du Raikage en personne. Il s’excuserait après en connaître un peu plus sur les réelles intentions d’un Homme aussi important, semblant intéresser sur le Dossier d’Akashiro. Savait-il qu’il avait survécu à un accident qui aurait été mortel pour un être lambda ? Connaissait-il le comment du pourquoi, un enfant de 12 ans qui aurait dû être condamné à un lit d’hôpital à vie avait finalement réussi à se sortir de là pour faire ce qu’il avait toujours voulu faire. Devenir un grand ninja.

Akashiro répondit toutefois à quelques questions de Darui pour se montrer tout de même coopérant. Qui aurait envie d’être massacré par le Bras Droit du Raikage.

« - Le type de personne que je déteste ? Ceux qui se présentent à moi avec une idée derrière la tête sans vraiment l’expliciter clairement. Le type de personne que j’aime ? Les personnes qui donneraient corps et âme à leurs idéologies et à la survie de Kumo. Ce qu’est un grand Ninja pour moi ? C’est une personne qui vit pour la perfection de son art, qui ne cesse jamais de s’améliorer et qui se met au défi au quotidien. »

Le temps restant incertain, le soleil se coucha finalement décisivement sans même que le Prodige ne s’en rendent compte. Les lampadaires s’allumaient afin que les personnes sortant le soir puissent se retrouver, notamment au Bar lorsqu’on est shinobi pour conter ses exploits et se laisser oublier. Fixant le regard de Darui avec une certaine compassion, il invita ce dernier à discuter dans un endroit plus adapté. La Taverne du Village était un endroit assez propice à ce genre de discussion. C’était plus convivial et tout le monde savait qu’autour d’une Table, les hommes étaient plus bavards, détendus.

« - « Suivez-moi on se casse d’ici. La Taverne est plus profitable pour ce genre de discussion ». »

Akashiro prit les reines de la marche en se dirigeant le premier vers la Taverne qui n’était pas très loin de l’Académie Ninja. Pour s’y rendre, il fallait compter cinq minutes tout au plus. Le Patron était plutôt sympa, le Genin s’y rendait souvent pour son jus de fruit mixé des plus délicieux. Le requin sanglant était tellement un client fidèle qu’il avait souvent des prix ou tout bonnement la soirée gratuite.

À l’approche de la Taverne, sans y être vraiment, on pouvait commencer à ouïr des voix fortes qui portaient dans toute la ruelle menant à la Taverne. C’était le bruit d’une bagarre sans aucun doute en attendant les bruits sourds de ferrailles chutant au sol. Akashiro avait horreur de jouer le héros sortant de nulle part sauvant la pauvre victime, mais, hélas lorsqu’il vit non loin le corps plein de sang d’un homme gisant au sol, il ne put s’empêcher de lui venir en aide.

Contempler la souffrance dans le plus amer des silences, le jeune homme ne savait guère le faire. Surtout lorsqu’il s’agissait d’allié. En fait, Akashiro ne comprenait pas pourquoi des personnes de la même terre natale pouvaient en venir aux poings dans une ère telle que celle-ci où la Guerre pouvait apparaître subitement sans une once de prévoyance. Il laissa alors Darui plus loin en se précipitant au sol sur le corps de la victime encore consciente et en pleine agonie.

Un chakra verdâtre jaillit des mains du Genin démontrant à Darui qu’Akashiro n’était pas seulement un talentueux shinobi mais, aussi un médecin. Ce n’était pas par vocation en premier lieu qu’il entra dans le domaine de la médecine, c’était en remerciement à cette femme qui avait su le soigner. Mais, quand il s’était rendu compte qu’il serait désormais capable de sauver la vie des combattants, combattantes de son village, c’était devenu comme une certaine évidence que de persévérer dans cette voie.

Il coupa les vêtements de la victime et considéra un trou dans les côtes de l’homme qui s’était pris sans aucun doute une arme blanche à bout pointu dans les côtes. Akashiro posa ses mains sur la blessure et régénérait l’endroit blessé faisant disparaître le trou et guérissant la cotte brisée. Le Prodige sortit alors de sa poche, des fines bandelettes qu’il tenta de mettre autour des côtes de la victime. Toutefois, l’agresseur réapparut et se précipita sur Akashiro, qui pris au dépourvu était incapable de se défendre, laissant le Prodige face à une blessure certaine. Son seul espoir était que Darui réagisse au plus vite.