Une fin, un début&& L'eau du lac se complaît à polir la plage lisse et jaunâtre.
&& L'eau du lac reflète une blonde lumineuse. Elle se tient droite et la mousse masse ses petons. Peut-on ajouter quelque chose ? - Il faut ! - Le soleil perçant à travers le ciel bas et gris, commun, du pays, du village.
&& Jun s'est échappée. L'hôpital c'est bien - bien ... faut voir -, jusqu'à un point. Cela a toujours été une demoiselle d'action et, passé les sept jours, c'est un enfer - avec la chaleur et tout-. Ironique puisqu'elle y a passé deux ans, dans les quartiers tortures du pays des flammes. Elle s'est échappée, est venue ici.
&& Au lac.
&& Dépassée les vingt ans, elle redresse sa longue robe beige à froufrou et fines bretelles. Sa tête baissée, elle voit les marques sur sa jambe. La circulaire est une petite distraction au fer rouge. La cicatrice griffée sur le mollet est une punition «
bien méritée d'après ton comportement, p... » Il y a aussi trois points parfaitement ronds ; fumer n'est pas interdit pour les geôliers.
&& June avance. Un pas après l'autre. La fatigue et le contrecoup sont encore là. Dur. Le liquide l'emporte jusqu'aux genoux. Et si elle continuait jusqu'à être entièrement recouverte, que se passerait-il ?
&& Me noyer. Serait-ce une idée convenable ? && Plongée dans un liquide étrange, puant et provocateur, l'expérience aurait pu lui ôter la passion de la flotte. Mais le producteur de vie est aussi son protecteur. L'onde est un bienfait, ils n'ont jamais pu détruire la maxime en son âme. C'est aussi avec lui qu'elle combat.
&& June avance. Elle a replié la tunique, évasée au nombril, à la limite des hanches. Elles sont bien les seules épargnées, il y a encore quelques brûlures.
&& Elles partiront.
&& J'espère.&& Dans sa chambre, il y avait un verre, vert, fissuré et toujours vide, ainsi qu'un vase, vert aussi, nourrissant un bouquet somptueux, offert par l'hôpital en décoration - il est moche-. Dans le gargantuesque étang, elle peut au moins profiter de cet élément merveilleux. Elle peut prendre un bain, donner son corps à Dame Nature ... laisser Archimède faire sa poussée.
&& L'enfant du clan Midorite retire la tenue et la jette vers la plage. Avec le vent, elle tombe jusqu'à sur l'orée du sable, balayée par les faibles remous. Trempée. En tenue légère, petite lingerie, Jun progresse encore, lentement. L’aînée laisse les parcelles de son corps fraîchement baptisée hérisser leurs poils.
&& Sans s'être retournée depuis le jet de vêtement, la libérée est parvenue juste entre le nombril et sa poitrine importante. Elle a croisé des algues douces, des cailloux polis et joueurs. Ses mains frôlent la surface et parfois provoquent des perturbations. Les ondes fondent.
&& Ce qu'ils ont détruit - peu de choses de valeur finalement -, ils ont éprouvé, brisé, tué sa conviction sur le bon de l'être humain. Chez son oncle, ses amis, ses chefs; chez les kirijins, elle avait décelé de l'humanité - même les plus vicieux -. Après des mois dans une cellule morbide, avec les rats et les mauvaises odeurs, sortie pour résister comme possible aux supplices, on apprend qu'il n'en existe rien. Un individu mauvais reste cruel et restera perfide. Il ne règne dans son cœur noir aucune lueur d'espérance.
&& Jun dépose sa poitrine généreuse sous l'étendue.
&& Certes, en tout cas pour les motivés, il est possible de changer, devenir un bougre au-dessus du panier. Pourtant, en ce cas il s'agit des méprisables, des êtres semblables aux cerbères devraient se voir sanctionné à hauteur des forfaits fait. Si Jun doit espérer une chose, c'est que la corde qui entourera les cous sera solide, nette, à la justice inébranlable.
&& A toute épreuve, la blonde se sent prête à faire face. A l'égal du passionné, l'inconscient qui va nager avec les requins prodigieux, elle va narguer le danger, rire sous son nez et retirer la victoire.
&& A présent... Elle fronce les sourcils fins. Ils servent à protéger ses beaux yeux
... Je vais être irréductible. Vous serez petits et écrasés.&& Déterminée. Oui, quelle détermination !
&& Elle est immergée au décolleté lorsqu'elle entend un bruit étrange.
&& Qu'est-ce que ... ? && Les cheveux secs se retournent vivement. Le corps les suis. Elle se pensait seul, malheureusement non. Quelqu'un est remonté à elle, au point d'eau qu'elle apprécie. Le Lac de Kiri est nommé mystérieux. Un on-ne-sais-quoi de mystique, magique et énigmatique. La main empoigne le liquide qui fille entre les doigts de la demoiselle au visage bas et au regard invisible.
&& Insaisissable argument.