Retour au foyer.

ft Kanae Tsuchi

Cela faisait un moment que la Mizukage y pensait. Tenant le document d’une main et de l’autre sa plume, elle parcourait minutieusement d regard tous les détails mentionnés sur ce parchemin épais. Elle avait enfin pu soutirer du conseil assez d’élément pour pouvoir mener ses prochaines directives. Elle savait ce qu’elle comptait faire mais s’il y avait bien une chose dont elle ne pouvait pas être sûre, c’était la réussite de ce qu’elle entreprendrait.  Tournant les pages du dossier qu’elle tenait, la belle comprit pourquoi Utakata avait tant tenu à lui en parler. Il avait joliment tourné sa requête, évitant de donner l’impression qu’il faisait une demande à titre personnel. Mais Meï savait parfaitement que les sentiments de son bras-droit avaient interféré. Après tout, elle n’était pas dirigeante d’un village pour rien. Elle savait déchiffrer le comportement des individus et ainsi  savoir  de quoi ils avaient besoin.

Mystérieusement, l’homme à bulles avait tenu à ce que cette femme figurant dans le dossier soit recherchée et trouvée. Il n’avait pas prononcé d’autres détails mais Meï pouvait se contenter de quelques informations pour commencer. Tout d’abord, elle comptait bien envoyer des ANBU attraper leur cible  avant d’interroger cette dernière grâce à quelques méthodes un peu différentes les unes que les autres. Cependant, pour l’heure, elle espérait simplement qu’elle ne s’enfuie pas. Normalement, la tâche ne serait pas si ardue étant donné qu’elle avait un niveau égal à celui de Juunin. Certes, il n’était pas question de la sous-estimer mais il ne fallait pas non plus sous-estimer la puissance de ces quelques élites qui allaient tenter de mettre fin à son statut de déserteur ? Selon ses crimes, elle irait plus ou moins en détention. Toutefois, la belle auburn n’avait constaté aucune mention d’un éventuel délit ou crime dans son casier judiciaire. Elle avait fouillé tous les bulletins de ce dernier mais sans jamais aboutir à un résultat pouvant compromettre le passé de la Tsuchi. Cela portait presque  à croire qu’elle avait disparu sur un coup de tête, sans raison valable.

Il y a peu de temps, elle avait mené des investigations pour la capture de plusieurs Nukenin, dans le même cas que celle-ci. Ils n’avaient pas commis de crimes mais ils avaient fui la brume sanglante avant d’hésiter longuement à revenir sous le nouveau régime. Au final, leur sentence n’avait pas été bien lourde ; ils ont simplement été surveillés minutieusement durant un temps. Il serait bien bête que cette femme ne profite pas de mêmes choses, surtout si elle s’avère aussi peu innocente que son bulletin ne veut le faire croire.
                                                                     

Quelques jours après cette étude du dossier, Meï avait plus ou moins délaissé Kanae Tsuchi pour s’occuper d’affaires politiques plus importantes. Des Ninja avaient aperçu quelques espions qui semblaient travailler pour Akatsuki. Ils n’étaient pas apparemment pas allé trop loin de Kiri et la belle se demandait bien ce qui les amenait à s’intéresser aux archipels. Dans le doute, elle avait envoyé quelques équipes Juunin patrouiller des lieux précis en toute discrétion et désormais, elle avait affaire à une équipe qui revenait faire son rapport hebdomadaire de la situation. Apparemment, au côté Est du pays, il n’y avait rien à signaler. Les dynamiques de ces territoires ne contenaient aucune anomalie et ce, même en exploitant au mieux leurs talents de perceptions.  Finalement, ce n’était pas si mal qu’il n’y  ait rien à signaler : cela ferait un petit problème temporairement en moins même si Meï n’était pas certaine que cela était une si bonne nouvelle. Si on l’avait prévenue de quelque chose de ce genre, ce n’était pas pour l’effrayer mais la mettre en garde. Par conséquent, aboutir à aucune issue dans cette recherche s’avérerait peu à peu être mauvais signe.

« - Rei, un thé, s’il te plait. » dit-elle doucement, son regard ne quittant pas le rapport écrit.

Le dénommé Rei ne répondit rien et s’exécuta. Il était le nouveau bras-droit de cette si belle femme et il s’était juré de ne pas la décevoir. Elle avait reçu pas mal de candidats pour ce poste et il avait été honoré d’être l’heureux élu. Il avait sans nul doute quelque chose qui le distinguait des autres mais il se demandait encore s’il parviendrait à être un remplaçant digne du prisonnier Utakata. Après tout, il avait eu vent de l’excellent travail qu’avait accompli la Mizukage en compagnie de cet ancien déserteur. Bien qu’il soit maintenant en prison, il devait bien avouer qu’il lui vouait toujours un certain respect. Et désormais, il prenait sa place et commençait à s’intégrer dans le quotidien du subalterne principal de cette gentille Kage. Versant délicatement le contenu de la théière dans une tasse, il dut contrôler ses nerfs pour ne pas en mettre de côté ; à chaque fois qu’elle lui demandait de faire quelque chose, il piquait un petit stress et craignait de tout rater. Il ressemblait tellement à Chôjuro et cela, Meï l’avait remarqué. Généralement, on choisissait un bras-droit assez sûr de lui et capable de prendre la place du dirigeant en cas de crise. Mais mystérieusement, la belle auburn avait placé sa confiance en ce jeune homme, âgé de vingt-deux ans et venant de faire partie des Juunin spéciaux. Sur le terrain, il s’avérait être très stratégique et puissant mais ce qu’il lui faisait défaut en dehors des combats, c’était sa timidité.  De la même manière qu’elle choyait Chôjuro, elle avait décidé d’offrir une  chance à ce garçon de développer une facette plus confiante, qui lui serait bien utile à l’avenir. Et puis, il avait aussi pas mal de qualité ; il s’était très vite adapté au changement, avait des talents de persuasion et de diplomatie bien efficaces quand on lui donnait confiance un peu avant et surtout, il n’était pas naïf. Derrière sa timidité, il savait réfléchir et cela, la jeune femme l’avait ressenti lors de leur entretien.

« - Voici votre tasse, Mizukage-Sama. J’espère que ce n’est pas trop chaud. » répondit-il, sceptique.

La Kirijin saisit l’objet de porcelaine avant de faire tournoyer la substance d’un coup de cuillère. Elle huma l’odeur qui s’en échappa, comme à son habitude, avant de porter la tasse à ses lèvres. Une simple petite gorgée chaude comme elle le souhaitait suffit à la faire sourire. Cette expression avait de quoi rassurer n’importe qui et cet air maternel plaisait à beaucoup d’hommes.

« - C’est parfait ! Mmh, d’ailleurs… si tu le veux bien,  va donc apporter ceci à la caserne des ANBU. C’est assez  urgent. »

Il acquiesça ; qu’est-ce qu’il aimait se sentir indispensable, même pour une tâche peu difficile. Tout ce qu’il désirait, c’était la satisfaction de sa belle supérieure  à son égard. Il prit une lettre scellée dans une main et quitta rapidement la pièce, ne désirant pas faire attendre qui que ce soit. De nouveau seule, Meï put faire le tri dans les dossiers de déserteurs les plus complexes. Deux d’entre eux avaient été attrapés la veille et elle devait rendre leurs dossiers aux juges des tribunaux pour faire appliquer le jugement. C’était positif ; la reconstruction de Kiri n’avait en rien affaibli la puissance de ses combattants. Au contraire, tout semblait s’améliorer de jour en jour. Beaucoup de villageois pensait qu’elle pouvait être fière de son travail et que ses objectifs pacifiques finiraient bien par porter leurs fruits un jour.

Durant les dix minutes qui suivirent le départ de Kyoma Rei, elle sirota sa boisson tout en écrivant de nouvelles convocations au prochain examen Chuunin. Elle avait eu la liste des Genin qui se prétendaient être capables de passer au grade supérieur et il ne leur manquait plus qu’une convocation qui confirmait leur inscription. Elle dut néanmoins refuser la demande de deux personnes ; l’une étant tombée malade récemment et l’autre ayant commis un acte de délinquance du haut de ses seize ans. Et oui, même si la brume sanglante n’était plus présente, ce n’était pas une raison pour se  croire intouchable. Meï tenait à le faire savoir à tout son peuple.
                                                                 

« - Mizukage-Sama, un Nukenin de sexe féminin et répondant au nom de Kanae Tsuchi a été capturée ! Votre présence est requise, je vous prie. » dit la voix empressée de Rei, accompagné d’un Oinin.

Il avait accompli sa petite tâche mais en chemin, il avait aperçu des Oinin traverser les couloirs de la brigade avec un prisonnier qui ne pouvait plus se mouvoir correctement. Il avait été neutralité par un jutsu paralysant, avant d’être ligoté. Ses yeux avaient été bandés, ses oreilles bouchées, sa bouche recouverte d’un tissu et ce, conformément aux procédés habituels. On lui avait aussi injecté un petit sédatif afin de le mettre dans les vapes pour un instant. Il ne fallait surtout pas dévoiler la position du village caché, d’où ces précautions. L’inconnu avait apparemment été amené jusqu’à une cellule où on l’avait attaché à un dispositif afin qu’il ne puisse pas utiliser son chakra pour se défendre ou attaquer. En bref, il ne pouvait plus rien faire.

Suite à ce petit rapport, notre héroïne s’empressa de finir sa tasse avant de tasser les papiers dans un coin de la table. Elle attendait cette capture depuis des jours, alors il était tout à fait hors de question de ne pas tirer profit d’un interrogatoire. Après tout, c’était Utakata qui  lui avait parlée de cette femme. Et quand  bien même il était en prison, elle avait tenu à maintenir cette requête : après tout, Tsuchi n’était peut-être pas aussi dangereuse que l’opinion publique le pensait. Meï prenait cela à la fois comme un défi et comme une quête de vérité. Elle aimait les défis et aujourd’hui, elle acceptait de vouloir  croire son ancien bras-droit, malgré les circonstances récentes qui l’ont affecté. Cela lui prit moins de cinq minutes pour quitter sa tour rapidement, accompagnée d’un Oinin et de deux Juunin spéciaux : Rei assurerait les convocations à sa place de toute évidence. Elle connaissait les locaux par cœur, ayant elle-même été une Kunoïchi d’élite. Par sécurité, ils avaient refondé les lieux en rendant ceux-ci plus labyrinthiques mais elle avait contribué aux plans de reconstruction et elle reconnaissait certains éléments conservés. En usant de son chakra pour améliorer sa rapidité, elle parvint plus vite que prévu jusqu’à la cellule de la détenue. En identifiant son visage, ils avaient pu reconnaître la chère Kanae et celle-ci avait visiblement eu l’envie de parler à la Mizukage actuelle. Cela semblait bien intéressant de l’apprendre : était-ce un hasard ? Apparemment, elle n’avait opposé aucune résistance comme si elle avait prévu  cette « fatalité ». Cependant,  le mieux était de la rencontrer pour faire dissiper les doutes. La femme aux émeraudes entra dans la cellule accompagnée d’un Oinin et s’adressa à la jeune femme, détenue par le dispositif de sécurité.

« - Bonjour, Tsuchi Kanae. Vous savez pourquoi vous êtes ici. Vous faites partie de notre Bingo book depuis votre désertion, et vous passerez bientôt en jugement pour cette infraction. Quoi qu’il en soit, j’ai eu écho de votre volonté de me dire quelque chose, est-ce exact ? » dit-elle, sérieuse et calme.

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