Alors que le monde se prépare à la guerre, d'autres ne pensent qu'à avancer

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La méditation que prit le temps de s'accorder Mikami au sein même d'une région particulièrement brumeuse du pays de l'eau lui permis d'entrevoir une lueur qui le guiderait et le sortirait peut-être du brouillard dans lequel naviguait son esprit depuis plusieurs mois. Tirant des conclusions sur ce qu'il avait observé en sa personne depuis qu'il s'était réveillé, introuvable étant son passé, il avait retrouvé des forces découlant de son mental, qui lui n'avait pas été effacé. Et aujourd'hui le Kurorai se trouvait au pays de la terre, pour des raisons encore mystérieuses. Son parcours avait été semé de collines rocheuses de plus en plus ardues, aux pentes qui se faisaient de plus en plus rocailleuses à chaque pas qui l'enfonçait dans les montagnes de Tsuchi no kuni. Instinctivement, il cherchait un point en hauteur pour surplomber ce qui l'entourait, et ce n'était pas ce qu'il manquait dans ce pays. Voilà pourquoi le shinobi ne s'était toujours pas décidé à s'arrêter sur un sommet. Puis en passant une cime, il aperçut en contre-bas un sous-bois qui avoisinait un petit village tapi dans l'ombre de la falaise le surplombant. Celle-ci était configurée d'une telle sorte que le village ne devait voir que très rarement la lumière du jour, et rendant très difficile la visibilité de ce patelin privé de lumière direct. Il fallait sûrement en connaître l'emplacement pour y accéder, entouré de bois et de roches, celui-ci ne se trouvait pas à un endroit très fréquenté, et Mikami était passé par un chemin pas forcément praticable par une personne n'ayant pas une bonne maîtrise du chakra.

Il s'en approchait lentement, poursuivant sa route et ayant désigné les rochers surplombant les habitations comme destination. Mais au-delà de sa situation géographique, ce village était touché par une fatalité sociale qui touchait bien d'autres villages du pays de la Terre. Depuis que le nouveau Tsuchikage renferma son village sur lui-même, d'autres villages que l'on pourrait dire lambda furent mis en marge du pays et la préoccupation des shinobi se raréfiait, donnant lieu à plusieurs zones de non-droit au sein même de leur pays. Et ce lieu quasiment reclus s'en voyait particulièrement atteint.
Mikami l'avait bien deviné, et ses observations s'avérèrent exactes au fur et à mesure qu'il s'approchait des premières habitations. Les coins délabrés commençaient à s'agglutiner avant d'arriver sur un vivier d'habitations et de commerces pullulant d'êtres humains aux dégaines toutes plus truandes les unes que les autres, cherchant des noises aux autres bandits comme aux gens qui n'en voulaient à personne, alors que des cris de bagarres retentissaient depuis les entrailles du centre-ville.

Thème - Hyôhaku

Sur ce qui semblait être une loge à l'entrée du réel village, après avoir passé les premières fausses habitations, squats et repaires en tout genre, siégeait un groupe de personnes aux âges d'adultes qui se permettait de trier ceux qui sortaient et surtout entraient. Ils auraient très bien pu être sous les ordres d'une personne influente, le jeune vagabond n'en avait que faire. Et sous son capuchon noir qui voilait sa tenue noire de shinobi et son équipement, le regard toujours porté sur sa destination. L'un des molosses à l'accueil l'arrêta en posant sa grosse main sur le torse du jeune homme, qui, arrêté, leva la tête pour regarder son interpelant et faisant apparaître deux pupilles jaunes qui n'inspiraient aucune chaleur humaine aux gens qui l'entouraient.

- Eh garçon, tu t'apprêtes à rentrer dans un lieu où tu n'as pas forcément ta place. Quels sont tes desseins ?

- Je te conseil de ne pas aller plus loin et de baisser ton bras, si tu ne veux pas qu'il t'arrive malheur...

- Pas aller plus loin ? Haha ! T'as pas l'air d'avoir compris ! Ici c'est nous qui décidons qui va plus loin ou pas ! Ici aucune personne ne dicte les règles, et à l'entrée, c'est nous qui faisons la loi...

- Alors ça veut dire que personne ne viendra me reprocher d'avoir saigné des parasites tels que toi... ?

- Je te...

D'un geste vif, Mikami dégagea son gros bras en l'attrapant de la main gauche et en le lui tordant violemment, avant de lui asséner un coup puissant dans la cage thoracique, lui coupant net la respiration et faisant recracher du sang avant qu'il ne s'effondre au sol alors que deux de ses acolytes fendaient sur le ninja. Ce dernier y jeta son regard qui était devenu glacial et pris le pas sur le premier assaillant en évitant son bras d'un coup de tête fluide et dégainant un kunai par la fermeture de son chaperon noir en le plaquant côté tranchant sous la gorge de son vis-à-vis. Tout le monde s'arrêta, et, toujours dans la même position, le jeune Kurorai leva ses yeux aux pupilles jaunes sombres qui pourtant brillaient dans la pénombre des roches dissimulant le soleil avant de s'adresser à la pincée de personnes qui se donnaient le droit de décider de son chemin :

- Maintenant vous allez oublier toutes les mauvaises idées qui trottent dans vos têtes en ce moment même. Ça vous permettra peut-être de vivre plus longtemps...

Tous avalèrent leur salive sous cette décharge de karma sanguinaire que Mikami découvrait un peu plus à chacune des situations de ce genre. Puis il tourna des talons, l'attention toujours fixée sur ceux qui étaient susceptibles de tenter un geste stupide pouvant nuire gravement à son état de santé. Mais il n'allaient pas le faire et ne le firent pas, les quelques paroles et actes du shinobi voilé les en ayant vite dissuadés. Ainsi il continua sa route impassiblement jusqu'à l'autre côté du village, au pied de la falaise dont l'ascension n'avait rien d'aisée étant donnée l'inclinaison aigu de l'angle de la pente et du sol. Après avoir traversé flot de personnes animés de bestialité primitive, dont aucune ne s'approcha de lui, il entreprit l'ascension de ce qui étouffait toute chaleur humaine et ne répandait que humidité et comportement fétide. [...]

Au sommet, l'homme enveloppé d'un capuchon noir s'assit en tailleur à l'aplomb des plus hautes roches dominant les lieux en contrebas et retira sa capuche, découvrant son visage flegmatique et son regard ni chaud ni froid, sa chevelure aspirant toute la lumière qui arrivait dans son dos, s'étalant sur le plateau naturel qui s'étendait jusqu'à bien plusieurs dizaines de mètres derrière lui. Mikami baissa les yeux sur le village, plus rien ne l'entourant... Regarde l'espèce humaine quand plus personne ne la contrôle, quand elle est censée reprendre sa liberté. Est-ce qu'elle devrait vraiment sombrer dans des extrêmes de chaos, bêtises et hostilités... Était-ce vraiment une fatalité. Il avait sous les yeux un vivier qui semblait attester cette théorie, alors qu'on ne pouvait savoir ce qui l'avait emmenée à chuter jusqu'à cet état de décadence. Dans tous les cas ce village ne pouvait représenter le Monde à part entière, car son histoire et ses résidents ne pouvait y être mis en parfait parallélisme. Méditant tel un écrivain naturaliste, il se disait que ce serait sans doute mieux comme cela, l'humanité aurait alors été promise à des heures biens sombres...

[en cours]