Les cieux pleuraient. Un rideau liquide coulait depuis les yeux du ciel, les nuages lançant au monde un regard noir. Chaque goutte était un tribut à la souffrance du monde, une perle liquide pleurant les morts et les mourants, pleurant les blessés et les amputés, pleurant les fou incapable de discerner la vérité du mensonge. Tant de vices et de tares gangrenaient ce monde que, en levant les yeux, je sentis un bref sentiment au fond de moi. Mes mains gantées de métal se posèrent sur mon plastron, laissant le contact froid de l'armure m'apaiser. Mitsuiwa aurait pleuré de bonheur devant la beauté de la nature, mais je ne ressentais qu'une brève sensation, rien de plus. Du mécontentement, à l'idée que tant de criminels parcourent encore impunément le monde. Et une pointe de froide colère après mon combat contre les bandits dans les bas fonds d'Iwa. Malgré l'avènement du nouveau Kage, rien n'avait changé. Les riches vivaient dans l'opulence et la paix, alors que chaque instant était un combat pour la survie dans les bas-fonds. Personne ne s'était jamais penché sur les soucis du petit peuple, préférant contenter les plus influents et augmenter leur puissance et leur prestige. Si je devais être le seul à purger de sa criminalité Iwa, alors soit, j'acceptais ma mission. Personne ne pouvait me vaincre parmi ces futurs prisonniers aux compétences de bas étage. Sans un seul jutsu, sans sortir une seule fois mes armes, je pourrai très bien vaincre presque tout les maraudeurs d'Iwa. Bien sur, pas tous en même temps, mais me confronter à eux un par un, les traquer puis les vaincre. Les traîner devant la justice, afin qu'elle leur fasse voir leurs torts. Tout comme ceux de ce matin.

J'avais laissé leurs corps inconscients aux services des hôpitaux du village, mais savait qu'une fois rétabli ils passeraient devant le tribunal. Pour leurs crimes, ils seraient jugés et envoyés croupir en prison. Chef oi-nin était un rôle que je prenais plus qu'au sérieux. Car non seulement je pourchassais les nukenins, mais j'empiétais même sur le service de police en endiguant au maximum la délinquance. J'étais connu, et redouté, dans le village. Voilà pourquoi je n'ôtais jamais mon heaume, même en présence de mes subordonnés. J'avais déjà eu à combattre des déserteurs venant des oi-nin. Ironie du sort, des chasseurs de déserteurs qui en deviennent à leur tour. Pour cela, je n'avais aucune pitié. C'était les seuls que je ne rapportais pas vivant. Ils avaient en effet fait ce choix en parfaite connaissance de cause. Ils connaissaient le destin des nukenins, et avaient choisis de leur plein gré de le devenir. C'était leur décision, et je la respectais. Leurs motivations ne m'intéressaient pas. Mon être ne voulait qu'une chose : les châtier.
Mais combattre des personnes sans foi ni loi ne se fait pas sans risques. Le monde ignorait donc mon identité, afin que nul ne puisse se venger d'Aki en l'attaquant lorsqu'il était le plus faible : lorsque sans son armure il redevenait Mitsuiwa. Ce dernier avait beau être aussi fort que moi, sa thanatophobie le paralysait à la simple vue d'une arme. Je me comprenais, cette terreur venait de mon passé. Imaginez vous assister impuissant à la mort de votre famille, pour ensuite tomber sous les coups de votre ennemi. Survivre, pour mieux frôler de nouveau la mort aux côtés de votre meilleur ami succombant à ses blessures. Toucher du doigt, ne serait-ce qu'effleurer, une chose aussi horrifiante que la mort ne laisse personne indemne. Certains ont sombré dans la folie, d'autres ont cherchés à oublier par des moyens artificiels cette sombre expérience. D'autres même, fou le plus souvent, avaient cherché ce pic de sensation en retournant combattre afin de mourir. Mais ces derniers ne méritaient même pas le nom d'humain. Et puis il y avait ceux comme moi, ceux qui tremblaient mais faisaient face au combat. Ceux qui avaient surpassés la mort, devenant plus fort que presque quiconque afin que nul ne puisse les tuer.

Marchant telle une machine, je fendais la foule qui malgré le mauvais temps affluait en cette période de soldes dans le quartier marchand. Je n'avais aucun désir de m'acheter un "délicieux manteau de fourrure", ou encore moins "ces ravissants petits gants en soie" comme bon nombre de personnes par ici. Jeunes, vieux, jeunes adultes ou plus âgés, tous étaient réunis par la perspective d'économiser des précieux ryos. Un vieillard aigri marmonna dans sa barbe lorsque je le dépassais, repoussant la foule vers lui. La foule était un liquide aisément contrôlable. Elle refluait, bondissant de demeures en demeures. Ses vagues se déchainaient en fonction des évènements, et l'annonce de prix cassés à l'autre bout d'un boulevard pouvait provoquer un raz de marée humain. Au milieu de tout cela, je sentais un plus l'ampleur de la tâche qui m'était confié.

Je devais retrouver Roshi, le Jinchuriki de Yonbi. En arrivant dans mon bureau, j'avais saisi au vol un ordre de mission que me tendait un shinobi. Je m'attendais à devoir ramener un déserteur, ou démanteler un groupe de bandits, mais je fus surpris de lire que l'ordre était de retrouver Roshi dans Iwa, afin de s'assurer qu'il n'avait pas quitté la ville en profitant de l'afflux de personnes pendant la période des soldes. Ainsi donc je n'étais rien de plus qu'une nounou pour le Kage. J'étais empli d'une froide rage, mais je me mis en route vers le dernier endroit où il avait été aperçu, à savoir cette rue marchande. Roshi était réputé très têtu, et malgré l'interdiction d'Ogawa de quitter l'enceinte du village il se pourrait qu'il s'y essaye tout de même. Au fur et à mesure de mon trajet, j'avais compris pourquoi j'avais été choisi pour cette mission. Si Roshi tentait de s'enfuir, je devrais le retenir, par la force si nécessaire. Quelqu'un d'à la fois capable de rivaliser avec lui et de le vaincre sans le tuer était requis. J'étais donc le shinobi le plus qualifié. Pourtant, j'espérais ne pas à avoir à me battre contre lui. Se confronter à un nukenin ou un criminel est plaisant, mais blesser un frère Iwajin l'est beaucoup moins. J'allais donc devoir être diplomate. Je soupirais dans mon casque à cette idée. Les mots ne m'intéressaient pas particulièrement pour persuader quelqu'un, et je n'étais pas un formidable orateur capable de réunir les foules autour de lui. Aussi une légère appréhension naissait en moi. Un sentiment bien humain, mais que je ne percevais que très rarement. Espérons que tout se passe pour le mieux avec Roshi.

Et puis je l'aperçus au loin. Je ne pouvais pas distinguer ce qu'il faisait, mais je me dirigeais immédiatement vers lui. Mon angle d'attaque était tout trouvé. J'allais lui dire franchement la raison de ma présence, sans utiliser les chemins sinueux de la parole. Je devrais rester à ses côtés toute la journée, aussi allais-je devoir faire connaissance. A cette pensée, je compris un second but de ma mission. Tant de mondes dans le village signifiait des dangers potentiels. J'étais non seulement chargé de le surveiller lui, mais aussi de le protéger. Malgré toute sa puissance, un coup de kunai en travers de la gorge le tuerait aussi sûrement que furtivement. Et Iwa perdrait un de ses plus puissants atouts. Je m'humectais les lèvres d'un coup de langue, grimaçant au goût salé de ma chair puis me retrouvais à côté du Jinchuriki.

-Roshi d'Iwa ? J'ai été chargé par le Tsuchikage de veiller sur vous aujourd'hui. Les ordres sont les ordres, et je vais devoir rester à vos côtés jusqu'au coucher du soleil.

J'hésitais une petite seconde, avant d'ajouter.

-Désolé de vous déranger

[Rp bâclé, manquant sûrement un peu de cohérence, mais j'ai essayé de faire au plus vite pour ne pas te bloquer !]

Assis sur un banc, le vieil homme me regardait avec un air à moitié absent. Son regard hagard semblait flotter, comme si son esprit ne parvenait pas à rester perpétuellement dans son corps. Ses gestes étaient affreusement lent, comme si chacun de ses membres était englué dans une épaisse pâte, qui freinerait chacun de ses mouvements. Ses pupilles noires dansaient autour moi, sans tenter de me discerner en entier. Je reniflais une odeur dans l'air, émanant directement du Jinchuuriki. Un mélange de sale, de transpiration, ponctué par une arrière note d'alcool encore légèrement présente flottait. Ainsi il s'était enivré. Un bref sourire vint se dessiner derrière mon masque. Je ne pouvais pas le blâmer. Qui n'avait jamais bu de l'alcool ? Et de plus, qui n'avais jamais eu un jour d'égarement qui avait entraîné la consommation d'une quantité affolante de liqueur, quantité généralement regrettée le lendemain au réveil ? Je me souvenais moi même de mon adolescence, des fois où avec Teikyo nous avions passé des soirées mémorables entre ami, arrachant notre conscience à coup de verre pour entrer dans un état second, un état où tout semble simple et heureux. Un état où il n'y a plus le moindre soucis. Un instant de pur bonheur, où rien d'autre n'importe que la joie de l'instant donné. L'alcool nous rendait philosophe : "Savoure l'instant présent" disait le dicton. Et c'est ce que nous faisions. Chaque goulée nous emmenait vers un état d'hébétude plus poussé. Mais toute joie a une contrepartie, et cette contrepartie était clairement visible chez Roshi. Ses mimiques grimaçantes exprimaient une douleur omniprésente, et d'expérience je pouvais cibler cette douleur avec précision. Sauf erreur de ma part, sa tête l'élançait, comme si des milliers de marteaux frappaient l'intérieur de son crâne. La "'gueule de bois", comme on surnommait ce phénomène, rendait les idées confuses, et combiné aux autres symptômes d'une cuite le résultat était consternant. Le lendemain d'une soirée trop arrosée, l'ancien philosophe est plongé dans un état second, différent du plaisir enivrant de l'alcool, plus proche d'un esprit déconnecté. C'était comme si quelqu'un vous prenait la tête puis la secouait afin de mélanger toutes vos pensées et de les disperser aux quatre coins de votre crâne. Ajoutez à cela cette fatigue, celle du corps travaillant sans relâche pour vous purger des derniers instants de l'alcool, ainsi qu'un assèchement de votre corps. Ce dernier venait de votre corps lui même. Le foie, "filtre" du corps, consomme de l'eau pour purifier vos fluides. Lorsqu'une grande quantité d'alcool est ingérée, il faut une immense quantité d'eau pour cette purification. Sans s'hydrater régulièrement, il est facile de se réveiller le lendemain avec les lèvres sèches, la salive laissant un arrière coup particulièrement immonde dans votre bouche.

Plus je regardais le vieil homme, plus je me rendais compte que ces symptômes étaient tous présents chez lui. Il se leva dans ce qui se voulait être un mouvement vif, mais qui semblait bien plus pénible que rapide. Je lui tendis ma main, mais soit il ne la remarqua pas soit il l'ignora tout simplement. Il resta une poignée de seconde ainsi debout, puis d'une démarche titubante il commença à s'élancer dans la foule. Ses bras repoussaient tant bien que mal les passants sur son chemin, ouvrant un chemin éphémère dans la foule. Sans qu'ils s'en rendent compte, mes pieds suivirent le même chemin que les siens, et l'eurent bientôt rattrapé. Je me plaçais à ses côtés, et l'entendis marmonner d'une voix peu claire.

- Et vous, Vous êtes ?...Vous savez, j’ai beau être vieux, je n’ai pas besoin d’une nounou. Mais bon, comme vous le dites si bien ; les ordres sont les ordres. Alors suivez-moi, allons boire du bon Saké…

Je hochais la tête de droite à gauche devant cette proposition. Étais-ce bien sage de retourner s'enivrer dans son état ? Je m'apprêtais à protester avant de me rappeler que je n'étais pas la pour le conseiller sur comment vivre, mais tout simplement pour lui permettre de survivre. Aussi gardais-je mes protestations pour moi. Je me contentais de répondre à sa question.

-Aki, chef de la section oi-nin d'Iwa.

Le reste du trajet jusqu'à l'auberge se fit en silence, aucun de nous deux ne voulant pour l'instant discuter. Mais nul doute qu'une fois son précieux breuvage avalé Roshi serait beaucoup plus bavard. L'alcool rend bavard. Il peut arracher les plus grands secrets d'un homme peu attentif, délier la langue des plus acharnés, endormir l'attention des plus attentifs. J'étais même surpris qu'il ne soit pas utilisé par les services d'interrogatoire des villages. Il était tout aussi efficace que la souffrance pour extirper des informations, et moins cruel. Mais il est vrai que lorsqu'on capture un ennemi du village, inconsciemment la torture est une forme de vengeance. Pour les deux jeunes Genin que tu as sauvage assassiné, souffre. Sens-tu cette pointe d'acier vrillé se planter dans ta jambe ? La vrille perforer ton os, s'y ficher profondément. Pour cet homme que tu as amputé dans ta fuite, supplie. Est-ce agréable de perdre son bras, scié lentement ? Avoir les doigts coupés phalanges par phalanges ? Les ongles retirés par des morceaux de bambou préalablement fiché dessous ? Pour chaque personne que tu as blessé, dont tu as anéanti la vie, pour chaque famille que tu as brisée, tu vas endurer des tourments inimaginables.

Nous arrivâmes enfin au lieu voulu, et nous assîmes l'un en face de l'autre à une table. Il commanda une bouteille de sake, et lorsque le serveur me demanda ma commande je lui fis un petit signe négatif de la tête. Boire était une chose que j'avais arrêté. J'étais en mission, et devais conserver une attention de chaque instant. Dès notre arrivée, j'avais détaillé chaque occupant de ce lieu sordide et évalué leur potentiel dangerosité. Mais ni les ivrognes avachis dans un coin, les deux amis discutant de sujets adolescents autour d'une bouteille ou les joueurs de carte ne me semblaient dangereux. Mais ce n'était qu'une rapide étude, et je ne pouvais me baser sur ces simples impressions. Aussi restais-je constamment sur mes gardes. Un simple inconnu pouvait très bien être un shinobi expérimenté, capable de tuer quelqu'un en quelques instants. Malheureusement pour eux, je veillais, et s'ils tentaient quoi que ce soit je n'aurai aucun remords à les offrir aux "bons soins" de la section interrogatoire. Un sort pire que la mort, somme toute.

Tendant de paraître détendu, je tournais mon masque vers Roshi et tentai de lançais une discussion.

-Vous devez probablement vous demander pourquoi le chef oi-nin, et non pas un Juunin, a été envoyé pour vous surveiller. Je n'en ai pas plus idée que vous.

Je posais mes bras sur la table, essayant de paraître le plus naturel possible. Mais il est difficile de parler naturellement à un géant en armure qui vous scrute de ses deux prunelles rouge sang.

-Cette mission ne m'enchante guère plus que ma présence ne doit vous plaire. Nous avons une journée entière à passer l'un avec l'autre. Alors autant tenter de briser la glace, tu ne penses pas ? Ah oui désolé, puis-je te tutoyer ? C'est toujours mieux pour discuter, ça rapproche.

Je haussais les épaules avant de continuer.

-Le vouvoiement, ça fait trop formel. Trop impersonnel. Ça ne convient pas lorsqu'on veut tenter de faire connaissance.

Aucune expression ne s'affichait, ni sur mon visage ni sur mon heaume, mais je tentais de mettre un côté chaleureux à ma voix. Ah, l'art de la parole... S'il y avait une chose en laquelle j'étais pitoyable, c'était bien niveau sociabilité. Mais bon, je n'avais rien à perdre à tenter de lancer une conversation. Aussi attendis-je sa réponse sans un mouvement.

[Petit Rp desolé, mais je ne voulais pas te bloquer. A toi de voir si tu clos le Rp ou non. Tu peux faire ce que tu veux avec le Vieux, tu as le champ libre ! :)][/color]

- Tu sais, je ne comprendrai jamais pourquoi l’on me doit tant respect. Je n’ai jamais rien demandé moi, je veux juste pouvoir vivre librement. Ce sont à des gens comme toi à qui l’on devrait du respect. Tu dois sûrement avoir éliminé bien de la racaille au sein du village et même au-delà. Alors que moi, qu’ai-je fais ? Ma considération ne vient que du fait que je suis l’hôte du Yonbi.

Seulement l'hôte ? Cet homme était bien plus modeste qu'il n'y paraissait. Je n'avais jamais vécu avec un démon en moi, mais la sensation d'être différent... J'avais connu cela, lorsque j'étais jeune. Les regards des gens qui vous dévisagent avec méfiance. Les murmures dans votre dos, les mots flottant tels des vrilles de ronces dans l'air. Qu'importe qu'elles étaient ces phrases, le sens était évident : un flot de venin déversé pour me discréditer. Et je n'étais qu'un humain, juste au comportement différent. Lui avait subit tout cela tout en devant combattre l'emprise du démon dans sa chair. Les émotions négatives servaient de nourriture au Bijuu, afin qu'il devienne plus fort. Le paradoxe était la. Un Jinchuriki, afin de pouvoir vivre avec son fardeau, devrait recevoir un amour inconditionnel, pour que jamais de mauvaises pensées ne viennent troubler son cœur. Voilà la théorie. Dans la pratique, les gens craignaient la monstruosité tapie dans ses entrailles, et le repoussaient violemment. Petit à petit, l'hôte laissait le contrôle de sa vie au démon, et le cercle vicieux commençait. L'antipathie naissait, et avec elle encore plus de répulsion. De cette répulsion venait plus d'antipathie, et la boucle était bouclée. Au final, soit le Jinchuriki mettait fin à ces jours soit il perdait tout simplement le contrôle de la créature, la libérant et mourant par la même occasion. Devenir un hôte n'était donc pas une chose enviable pour quiconque. Et pourtant, le vieillard devant moi était souriant, visiblement dérangé par ma présence que par son fardeau. Il s'était fait à l'idée que toute sa vie il devrait vivre ainsi, et le prenait plutôt bien. Peut être que je me trompais, et que la raison de son escapade avec l'alcool la soirée d'avant était du à une profonde détresse. Mais si tel était le cas, il dissimulait bien sa souffrance derrière ce sourire jovial.

- Tu es quelqu'un de malin… Ce Saké ? Il était pour te faire boire et ainsi pouvoir m’échapper de toi pour la journée. Je n’ai nullement envie de boire le lendemain d’une beuverie qui était bien sympa déjà. Aujourd'hui, tu dois me suivre où que j’aille mais maintenant, c’est moi qui vais te suivre !

Et il se leva, me faisant signe de partir de ce bar. Un bref sourire flotta sur mes lèvres sous mon masque. Ce vieux était plus rusé qu'il n'y paraissait au premier coup d'œil. Son plan était malin, et aurait pu fonctionner sur des shinobis moins sérieux dans leur travail. Baisser sa garde ne serait-ce qu'une seconde, et il en profiterait pour filer à toute vitesse. Malgré ses mots qui semblaient conciliant, je ne le perdais pas de vue durant notre traversée du bar. Un groupe de nouveau arrivant venait de faire son entrée, et je dus jouer des épaules pour rattraper l'Iwajin. Une fois à sa hauteur, ce dernier me demanda :

- On va où tu veux maintenant

Un mouvement attira mon attention. Roshi s'était retourné pour m'adresser la parole, et un inconnu s'avançait vers lui. Je restais une petite seconde, peut être une de trop, à regarder le comportement de l'individu avant de décider qu'il représentait un potentiel danger. Je m'avançais l'air de rien vers le Jinchuriki, le poussant discrètement vers la sortie. Je n'avais pas peur du combat, mais ma priorité n'était pas d'affronter l'ennemi mais bien de protéger l'Iwajin. Mais il était trop tard. J'aperçus l'éclat d'acier d'une lame, le métal accrochant la pâle lueur des lustres une brève seconde. L'assassin bondit en avant, repoussant de son autre main un couple lui barrant le passage. Son bras se tendit vers l'avant, pointe en direction du cœur de l'hôte de Yonbi. La lame fendit l'air, prête à transpercer la chair et les organes dans une orgie de sang. Et finalement, elle rencontra...le vide. J'avais bondi juste à temps, et de ma main gauche avait dévié le coup. Ma paume était posée sur l'avant bras de l'homme, qui me regardait avec des yeux emplis d'une haine consumante. Je tirais son membre vers moi, et plaçais le tranchant de ma main dans sa paume d'Adam. Il tomba à terre, les deux mains sur la gorge dans une vaine tentative de reprendre son souffle. Ma main droite se referma sur ses cheveux, et son visage fut poussé vers mon genou, les deux se rencontrant dans un fracas épouvantable. Inconscient, il s'effondra sur le parquet. Autour de moi, un silence de mort régnait. Puis tout ne fut que chaos. Je vis des gens partir en hurlant alors que d'autres courraient dans notre direction, les armes dégainées. Les portes s'ouvrirent à la volée, et un trio de meurtrier vint prêter main forte à leur compagnon.

-On va commencer par sortir d'ici vivant, tout les deux. J'espère que tu es en état de te battre...

Je pressais mes paumes dans mes gants, et mes lames de combat jaillirent de leurs fourreaux dans un chuintement aigu. Dans une situation normale, j'aurai tenté de maintenir mes ennemis en vie pour pouvoir les traîner en justice ensuite. Mais j'avais Roshi à surveiller et protéger à cet instant, et je ne pouvais me permettre ces fantaisies. S'il fallait tuer, alors je tuerai. Et je tua. Le premier assaillant à tomber sous mes coups fut le premier à me rencontrer. Il brandissait une espèce d'épée à lame courbe, au plat aussi large que la paume de ma main. Il frappa verticalement vers mon visage, et rencontra mes lames gauche. Immédiatement, il dégagea son arme en tentant une botte de sa main libre pour me faire reculer, mais je repoussais son membre avant de plonger mes armes mortelles dans sa cage thoracique. L'acier frotta contre l'os alors que des fragments de ses cotte se séparaient de l'assemblage principal de son ossature, vrilles mortelles l'empalant de l'intérieur. Je retirais mon arme avant d'abattre en une clignement d'œil un second ennemi qui tentait de contourner le Jinchuriki. Un coup de pied dans l'arrière de sa cuisse pour le faire tomber, puis un crochet dans la pommette. Un crochet de mes lames devrais-je préciser. Un crochet mortelle somme toute. Mais nos ennemis nous surpassaient largement en nombre, et ce qui leur manquait en force était compensé par ce poids du nombre. Je rejoignis Roshi, éventrant quiconque se dressait entre moi et lui. Il était en plein combat, et venais tout juste de se débarrasser de son ennemi.

-Vers la sortie ! Ils sont trop nombreux !

Je devais presque hurler pour me faire entendre.

Qui était ces ennemis ? Aucun signe distinctifs, aucun bandeaux frontaux, mais une agressivité et un style de combat faisant d'eux des shinobis sans aucun doute. Nous devrons attendre la fin de ce duel à mort pour obtenir des réponses...